Accueil Actu

Rebondissement dans l'affaire Maddie

Moins d\'un mois après l\'inculpation des parents de la petite Madeleine McCann, l\'affaire \"Maddie\" a connu un nouveau rebondissement mardi avec le limogeage du chef des enquêteurs portugais, sanctionné pour avoir accusé ses collègues britanniques de partialité.

Gonçalo Amaral, coordinateur du service d\'enquête criminelle à la Police judiciaire de Portimao (sud), a été limogé sur décision personnelle du directeur national de la PJ Alipio Ribeiro.

Dans le Diario de Noticias de mardi, le policier avait accusé ses homologues britanniques d\'\"enquêter sur des conjectures et des informations inventées et fabriquées par les McCann, en oubliant que le couple est soupçonné de la mort de sa fille Madeleine\".

Il avait également reproché aux enquêteurs britanniques de \"travailler uniquement sur ce que prétend le couple McCann et qui lui convient\".

Ces propos ont aussitôt déclenché un début de polémique, amenant le ministre de la Justice Albert Costa à faire une mise au point mardi en début d\'après-midi.

Pressé par les journalistes en marge d\'une réunion ministérielle de l\'Union européenne, le ministre portugais a assuré qu\'il existait une \"coopération fructueuse\" entre la PJ et les enquêteurs britanniques, souhaitant qu\"\'on se consacre au travail et pas au commentaire\".

De son côté, le principal avocat portugais des époux McCann, Carlos Pinto de Abreu, a vivement dénoncé les déclarations de Gonçalo Amaral, qualifiées de \"très mal venues\". \"Il serait utile que les policiers collaborent. C\'est à cause de ce type de patriotisme de clocher, de petites chapelles, que l\'enquête souvent manque de qualité\", avait-il réagi.

Ses clients, Kate et Gerry McCann, ont été inculpés le 7 septembre par la PJ de Portimao chargée de l\'enquête sur la disparition de leur fille Madeleine, le 3 mai dernier à Praia da Luz (sud).

Selon son entourage, le couple, qui clame son innocence, est soupçonné d\'avoir tué accidentellement Madeleine et fait disparaître le corps.

Depuis la mise en cause des époux McCann, Gonçalo Amaral a régulièrement été pris pour cible par la presse britannique et le clan McCann, tour à tour critiqué pour son embonpoint ou son aspect parfois négligé, mais également pour ses méthodes et sa supposée brutalité.

Mardi matin, le responsable d\'un syndicat d\'enquêteurs de police portugais Carlos Anjos avait accusé les McCann d\'avoir \"lancé une campagne de discrédit à l\'encontre de la police portugaise quand celle-ci a privilégié la thèse de la mort de leur fille\".

Par ailleurs, faute de progrès visibles dans l\'enquête, les hypothèses les plus farfelues se sont multipliées ces dernières semaines pour expliquer la disparition de la petite Maddie, tant dans la presse populaire britannique, majoritairement acquise à la cause des McCann, que dans certains quotidiens portugais, prompts à défendre l\'honneur de la police nationale.

Selon le Diario de Noticias, c\'est une nouvelle \"fuite\", rapportée par la presse anglaise, qui a déclenché le courroux de l\'inspecteur en chef Gonçalo Amaral, qui se serait \"emporté\", selon le journal, après avoir appris que des quotidiens se faisaient l\'écho d\'un e-mail envoyé au prince Charles, et dénonçant une ancienne employée de l\'Ocean\'s Club, complexe touristique de Praia da Luz d\'où a disparu la petite Maddie.

\"Cette histoire d\'enlèvement par vengeance est encore une histoire fabriquée par les McCann (...) Elle n\'a aucune crédibilité pour la police portugaise\", a affirmé le policier portugais, ajoutant que \"ce n\'est pas un e-mail, et par dessus tout anonyme, dont il est facile de connaître la provenance, qui va nous détourner de notre ligne d\'enquête\".

À la une

Sélectionné pour vous