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Schiappa: "J'ai alerté l'opinion sur le traitement sémantique" de l'affaire Daval

La secrétaire d'État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a affirmé lundi n'être "pas intervenue" dans l'affaire Daval mais avoir "alerté l'opinion sur (son) traitement sémantique".

"Je ne suis pas intervenue dans une affaire judiciaire, je n'ai pas commenté ni une plaidoirie d'avocat ni une décision de justice. En revanche, j'ai alerté l'opinion sur le traitement sémantique et médiatique qui est réservé" à "toutes les affaires" dans lesquelles les femmes sont victimes, a déclaré Mme Schiappa sur RMC/BFMTV.

La semaine dernière, après que Jonathann Daval avait avoué avoir tué son épouse, Mme Schiappa avait jugé "proprement scandaleux" de mettre en avant la "personnalité écrasante" d'Alexia Daval, évoquée par la défense, et avait demandé "d'arrêter de trouver des excuses" aux "féminicides". Le lendemain, Christophe Castaner, délégué général de LREM et ministre des Relations avec le Parlement, avait considéré qu'"un ministre n'a pas à commenter une affaire judiciaire".

"J'ai commenté un article" qui "renverse la responsabilité", s'est justifiée lundi Mme Schiappa, assurant avoir un "profond respect pour les droits de la défense".

"Ce n'est pas pour l'affaire Daval en particulier, c'est quelque chose de général que j'ai toujours dénoncé (...) Ce qui m'intéresse, c'est quel message est envoyé aux femmes qui sont victimes de viols et de violences et comment elles intériorisent le fait que potentiellement, elles pourraient elles-mêmes être responsables des violences qu'elles subissent", a poursuivi la secrétaire d’État.

"C'est une question d'analyse et de combat culturel (...) c'est la lettre de mission que m'a donnée le Premier ministre" et, "pour cela, j'ai deux armes, l'action publique et la parole publique", qui "permet d'alerter", a ajouté Mme Schiappa, reconnaissant avoir commis "un abus de langage" quand elle avait utilisé le mot "assassinat" au lieu des termes "crime ou meurtre" dans son commentaire.

C'est le "seuil de tolérance de la société aux violences sexistes et sexuelles que j'appelle à abaisser et à revoir, et ça passe par le traitement journalistique", a souligné la secrétaire d’État.

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