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Des milliers de personnes manifestent à Bruxelles contre l'obligation vaccinale et le CST

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté contre l'obligation vaccinale et le Covid Safe Ticket ce dimanche à Bruxelles. "Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de débat citoyen, il y aura des manifestations", nous a confié l'un des organisateurs. La marche s'est tenue dans le calme. Vers 16h15, la police a dispersé des casseurs qui ont lancé des projectiles. Le rassemblement s'est complètement terminé vers 17h45.

Des milliers de personnes sont descendues dimanche dans les rues de Bruxelles pour exprimer leur désaccord avec une obligation vaccinale et l'usage du Covid Safe Ticket (CST, le pass sanitaire requis pour accéder aux établissements horeca, événements culturels, etc.). Comme lors des deux précédentes marches, le 21 novembre et le 5 décembre, le cortège est parti de la gare du Nord pour rejoindre le parc du Cinquantenaire. Ils ont atteint leur destination vers 15h dans le calme.

 

D'après la police, il y avait 3.500 personnes. Un chiffre probablement bien inférieur à la réalité, d'après le ressenti de nos journalistes sur place. Les organisateurs ont, eux, avancé le nombre de 50.000 participants, avant de revoir leur estimation à la baisse à 37.000. Estimant que le décompte de 35.000 personnes avancé par la police de Bruxelles-Ixelles lors de la première manifestation était incorrect, ils ont décidé de déployer des caméras pour effectuer leurs propres calculs. Pour l'acte I, ils avaient ainsi compté 76.000 marcheurs et marcheuses en s'appuyant sur les premières lignes et de la distance sur laquelle s'étendait le cortège le 21 novembre.

Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de débat citoyen, j'insiste sur citoyen, il y aura des manifestations

Pour Belgium United for Freedom, ce n'est pas la vaccination contre le Covid-19 qui pose problème, mais bien son caractère obligatoire pour le personnel des soins de santé. "Le CST aussi bafoue nos droits et libertés", avait déclaré mercredi son porte-parole, Sarkis Simonjan, remarquant que les personnes vaccinées obtiennent un CST qui leur permet d'accéder à différents lieux, alors que cela ne garantit pas qu'ils sont protégés contre une contamination.

Sarkis Simonjan annonce que les manifestations se poursuivront tant que le mouvement ne sera pas entendu. "Aussi longtemps que nous serons ignorés par le gouvernement, on sera ici, on aura un "acte 4", on aura un "acte 5", et ça va suivre. Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de débat citoyen, j'insiste sur citoyen, il y aura des manifestations, et de plus en plus grandes. Parce qu'aujourd'hui, il y a d'autres manifestations qu'ici, il y en a aussi en Flandre, trois autres manifestations ont lieu en Flandre", indique Sarkis Simonjan.

Nos journalistes ont recueilli les témoignages de participants. Comme d'autres, un homme estime que les mesures prises durant la crise sanitaire équivalent à une dictature. "Une dictature Monsieur, nous n'avons pas le choix, nous ne pouvons rien dire, nous ne pouvons rien faire, nous sommes contraints et nous sommes menacés de perdre notre travail", dit-il. Nous lui demandons ce qu'il réclame exactement. "Que celui qui veut se faire vacciner se fasse vacciner et ceux qui ne veulent pas, qu'ils ne le fassent pas", répond-il.

Arrestations de casseurs après la manifestation

Comme lors des deux premières manifestations, des affrontements avec les forces de l'ordre ont éclaté. Vers 16h15, un petit groupe de casseurs s'en est pris à la police, lui lançant des pétards, des branches, des pavés et des bouteilles en verre. D'autres manifestants et manifestantes ont tenté de retenir les casseurs. La police a répliqué avec du gaz lacrymogène, repoussant à l'aide d'un important dispositif les émeutiers comme les autres marcheurs et marcheuses vers le parc du Cinquantenaire. Avec l'aide de la police montée, tous les participants ont été menés vers l'avenue de Tervuren. En chemin, la police a procédé à plusieurs interpellations, dont on ne connaît pas encore le nombre exact.

La police a indiqué avoir arrêté 55 personnes en marge de la manifestation. Il s'agit de 48 arrestations administrative et sept arrestations judiciaires. "Cinq déclarations portent en outre sur des dommages à des propriétés", a précisé la porte-parole de la police bruxelloise, Ilse Van de Keere.

Un manifestant, blessé, a dû être transporté à l'hôpital par mesure de précaution. La RTBF a également indiqué que l'une de ses journalistes couvrant la manifestation a été agressée et qu'elle porterait plainte.

Des mesures pour tenter de tenir à distance les casseurs

Les deux premières manifestations avaient été émaillées d'affrontements avec les forces de l'ordre et de violences. Le collectif Belgium United for Freedom, en tant qu'organisateur, s'était distancié mercredi des groupuscules extrémistes identifiés dans les rangs des manifestants lors des deux premiers actes et des casseurs.

Pour garantir le caractère citoyen, pacifique et neutre voulu pour l'événement, le collectif a cette fois fait appel à un service de stewards afin de maintenir l'ordre au fil de la marche. Pour éviter tout débordement, la police a en outre contrôlé de nombreux passagers et passagères quittant la gare du Nord pour vérifier qu'aucun objet interdit ou dangereux n'était infiltré dans la manifestation.

Les pompiers en tête du cortège

Comme en novembre et début décembre, des pompiers ont pris la tête du cortège pour s'ériger contre une obligation vaccinale. Pour Belgium United for Freedom, ce n'est pas la vaccination contre le Covid-19 qui pose problème, mais bien son caractère obligatoire pour le personnel des soins de santé. "Le CST aussi bafoue nos droits et libertés", avait déclaré mercredi son porte-parole, Sarkis Simonjan, remarquant que les personnes vaccinées obtiennent un CST qui leur permet d'accéder à différents lieux, alors que cela ne garantit pas qu'ils sont protégés contre une contamination. Belgium United for Freedom demande à être entendu par le gouvernement et appelle celui-ci à mettre en œuvre un "débat citoyen", où les citoyens pourront exprimer leur mécontentement et leurs revendications.

Le collectif laisse toutefois à l'appréciation des autorités les modalités de la consultation populaire réclamée. "Nous comprenons que la pandémie prévaut et que l'ennemi, c'est le virus", a pointé M. Simonjan au départ de cette troisième manifestation. "Mais un débat doit être rendu possible sur la manière dont nous combattons ce virus. Avec les mesures en vigueur actuellement, le monde politique crée de la division, de la discrimination et de la paranoïa. Nous avons quelques idées et propositions mais, pour cela, le politique doit d'abord nous écouter. Nous descendrons dans la rue aussi longtemps qu'il le faudra pour qu'on nous écoute", a-t-il conclu.

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