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Les riverains de Belgrade partagés à l'idée d'accueillir des migrants: "Nous ne sommes pas un repaire de brigands"

Le site militaire de Belgrade va accueillir entre 100 et 400 migrants dès demain. La Croix Rouge, Fedasil et la commune de Namur ont répondu à aux questions de riverains partagés.

Entre 350 et 400 personnes étaient présentes mercredi de 19h00 à 21h30 à Belgrade (Namur) à la réunion organisée entre les riverains de Belgrade, les autorités locales et des membres de la Croix-Rouge pour répondre à toutes les questions concernant l'arrivée imminente de demandeurs d'asile sur le site des casernes militaires de Belgrade.


Ils ne viennent pas "pour se dorer la pilule"

Le bourgmestre en titre Maxime Prévot a d'emblée rappelé à la population que les demandeurs d'asile qui seront accueillis "ne sont pas des migrants économiques en recherche d'un eldorado pour se dorer la pilule. Ce sont des réfugiés qui viennent de pays en guerre et qui fuient les combats, les assassinats et les viols".Ceux-ci proviendront pour la plupart d'Irak, de Syrie mais aussi d'Erythrée et de Somalie. Une centaine arrivera vendredi puis une cinquantaine mercredi et des aménagements seront ensuite réalisés pour en accueillir 400 à moyen terme.


"Etre demandeur d'asile n'est pas un délit"

Certains riverains semblaient inquiets pour leur sécurité. "L'objectif est de renforcer la présence policière sur Belgrade et la visibilité", a assuré Anne Barzin, échevine déléguée aux compétences mayorales. Face à la virulence de certains propos, il a fallu rappeler aux participants qu'il ne s'agissait pas d'islamistes radicaux et qu'ils n'avaient commis aucun délit. "Etre demandeur d'asile n'est pas un délit. Nous ne sommes pas un repère de brigands. Il s'agira d'un centre ouvert et nous n'avons pas le droit de les priver de leur liberté. A côté de cela, il y a des règles à l'intérieur du centre et nous n'aurons aucun scrupule à dénoncer un résident qui commettrait un délit", a commenté François Romedenne, directeur du centre d'accueil des réfugiés de la Croix-Rouge de Natoye, qui gérera temporairement celui de Belgrade avec son homologue d'Yvoir. S'il devait y avoir un problème, il invite la population à le communiquer afin qu'une solution soit trouvée.

De nombreux riverains ont aussi demandé comment ils pouvaient aider. La générosité a été tellement grande que la Croix-Rouge est à présent en train de trier les dons. Elle recommande donc la patience mais précise que dans peu de temps, elle sera à nouveau en mesure de recevoir les offres. Des volontaires sont les bienvenus comme des professeurs de langue, infirmiers, traducteurs, chauffeurs, etc. Des initiatives originales peuvent aussi être proposées pour intégrer les demandeurs d'asile. Le site www.volontariatnamur.be orientera les différents profils.


Pas de femmes et enfants... dans un premier temps

Dans la première vague de vendredi, ce seront principalement des hommes isolés qui seront accueillis, a indiqué en réponse à une question François Romedenne. Les femmes et les enfants ne seront pas accueillis dans l'immédiat à Belgrade car dans ces infrastructures militaires, les douches notamment ne garantissent pas la plus grande intimité. "Le fait de garantir cette intimité fait aussi partie de la sécurité. Des portes seront assez rapidement installées dans les douches, ce qui permettra d'accueillir un public mixte", a ajouté François Romedenne.

Si Maxime Prévot comprend que l'arrivée de personnes étrangères puisse être "anxiogène", il invite à ne pas tomber dans la caricature. "Ce ne sont pas des bestiaux et des sauvages" et "ils ne vont pas venir manger le pain des locaux", a-t-il notamment déclaré pour remettre les pendules à l'heure.

A Bruxelles, pour la première fois depuis une semaine, le centre d'accueil WTC 3 à côté de l'office des étrangers affichait complet. On y retrouve des candidats demandeurs d'asile qui attendent de pouvoir introduire leur demande...

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