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Nathalie Portman n'a que 13 ans quand elle fait ses premiers pas au cinéma… et pas avec n'importe qui. Elle donne la réplique à Jean Reno dans le long-métrage culte de Luc Besson, Léon. Près de 30 ans après la sortie du film, la comédienne a toujours un rapport "compliqué" avec ce rôle. Elle s'est confiée à nos confrères du Hollywood Reporter: "C’est un film qui est toujours apprécié. Les gens viennent m’en parler bien plus que de n’importe quel autre film que j’ai fait, et il m’a donné ma carrière, mais c’est certain que lorsque vous le regardez maintenant, il contient définitivement des éléments malaisants. C’est le moins qu’on puisse dire. Donc oui, c’est compliqué pour moi d’en parler."
Dans Léon, l'actrice joue le rôle d'une adolescente en difficulté qui s'associe avec un tueur en série beaucoup plus âgé qu'elle après le meurtre de sa famille. Si dans la version américaine, il s'agit plus d'une relation père fille, la version internationale, qui fait 20 minutes de plus est un peu ambiguë. À plusieurs reprises, son personnage, déclare son amour à Léon et dans une scène, lui chante Like a Virgin de Madonna. La sexualisation de la jeune femme a soulevé certaines questions.
Interrogée sur les accusations d'agressions sexuelles dont Luc Besson fait l'objet, la Padmé de Star Wars a préféré ne pas se prononcer. "Luc a joué un rôle crucial dans votre carrière et celles d'autres jeunes femmes. Pensez-vous qu'il y avait des signes que..." lui demande la journaliste, coupée par l'actrice avant d'avoir achevé sa question, qui lui répond: "Je ne sais vraiment pas. J'étais une enfant. Mais je ne veux rien dire qui puisse invalider l'expérience d'autres personnes".
"C'était une façon d'être en sécurité"
En 2020 déjà, dans le podcast Armchair Expert, la comédienne avait évoqué sa position dans un milieu professionnel où les violences sexistes sont légion. "Je pense que le fait d’avoir été sexualisée pendant mon enfance m’a empêchée de vivre ma propre sexualité parce que cela m’a fait peur”, avait-elle expliqué. “J’ai eu l’impression que la seule façon d’être en sécurité était d’avoir l’air conservatrice, sérieuse. Je voulais qu’on me respecte et qu'on ne me voit pas de cette manière".