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L'ancien patron du patinage français, Didier Gailhaguet, contraint à la démission de la Fédération française des sports de glace (FFSG) en février à cause d'un scandale de violences sexuelles, refuse en revanche de quitter le comité olympique français, a-t-il fait savoir mercredi soir dans un courriel obtenu jeudi par l'AFP.
"(...) j'ai décidé de ne pas démissionner et à ceux qui appelleraient à ma démission, je réclame simplement un peu de décence!", lance Gailhaguet à la fin de son message, adressé à la quarantaine de membres du conseil d'administration du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), dont son président Denis Masseglia.
Jeudi matin, l'ancien président de la FFSG a d'ailleurs assisté à une séance de ce conseil d'administration, qui se tenait par visio-conférence.
Après un long règne à la tête de la fédération des sports de glace, qu'il présidait depuis 1998, à l'exception d'une parenthèse entre 2004 et 2007, Didier Gailhaguet avait été contraint à la démission début février, sous la pression de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.
Quinze jours plus tôt, plusieurs anciennes patineuses, dont Sarah Abitbol dans son livre "Un si long silence", avaient accusé de viol et agressions sexuelles leurs anciens entraîneurs, notamment Gilles Beyer.
- "Arme atomique" -
Gailhaguet, 66 ans, a été accusé d'avoir maintenu ce dernier dans le circuit du patinage, malgré des soupçons en 2000, ce dont il se défend à nouveau dans son courriel.
"Non, je n'ai évidemment pas l'intention de me laisser accuser sans avoir la possibilité de me défendre. Non, je n'ai bien sûr pas l'intention d'être la victime expiatoire des dysfonctionnements évidents de l'administration", insiste-t-il.
Didier Gailhaguet ajoute avoir été contraint de démissionner, "pour préserver (ses) clubs, (ses) ligues et (ses) comités", face à la menace de retrait d'agrément brandie par Roxana Maracineanu, qu'il qualifie d'"arme atomique".
Selon une note en date du 14 avril du comité de déontologie du CNOSF, qui avait été saisi dès le mois de février par Denis Masseglia, le comité olympique "ne peut mettre unilatéralement un terme" au mandat bénévole d'administrateur de Didier Gailhaguet, qui doit prendre fin le 29 juin 2021 avec l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau CA.
Le comité relève néanmoins que son maintien "est de nature à nuire, d'une part, à la cohésion et à l'image du mouvement sportif ; d'autre part, aux relations entre les nouveaux dirigeants de la Fédération française des sports de glace et le CNOSF". A la mi-mars, l'ancienne championne de danse sur glace, Nathalie Péchalat, a été élue à la tête de la FFSG.
Selon Didier Gailhaguet, le patron du CNOSF lui-même lui a "demandé récemment de réfléchir à une démission de (son) poste". Un poste "auquel j'ai été démocratiquement élu avec vous", ajoute-t-il dans son courriel.
Contacté, Denis Masseglia n'a pas souhaité faire de commentaire, jugeant que "dans la situation de crise actuelle, c'est un épiphénomène" et que le sport français a "des challenges plus importants".