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Entre une lutte tendue pour le maintien et une finale de Coupe de France, Antoine Kombouaré vit actuellement une singulière combinaison de ses deux précédentes fins de saison à Nantes, dans l'incertitude totale pour la suite.
Les dix prochains jours seront décisifs: samedi en Coupe de France, les Canaris peuvent rééditer l'exploit de l'an dernier, s'offrir un doublé comme en 1999/2000 et un nouveau billet pour la Ligue Europa.
Mais la semaine prochaine en championnat, ils n'auront pas le droit à l'erreur face à Brest puis Strasbourg, concurrents directs au maintien, sous peine de trembler jusqu'à la dernière minute comme en 2021, voire de sombrer.
"On a deux immenses défis", a expliqué Kombouaré cette semaine. "Bien sûr qu'on peut tout perdre, mais on peut aussi tout gagner. On l'a dans les pieds, il faut y croire".
Avec un discours fédérateur, un brin de chance et des joueurs qui ont su se sublimer par moments, l'entraîneur kanak avait réussi ces deux défis. Mais il n'a pas eu à les mener de front: lors de la finale remportée contre Nice l'an dernier (1-0), le maintien était acquis.
"Je ne suis pas content de ce qu'on fait en championnat et la survie du club, c'est beaucoup plus important", a expliqué l'entraîneur. "Ca ne gâche pas le plaisir mais ça prend la tête, ça occupe l'esprit".
- "Un truc exceptionnel" -
Lui qui était arrivé à Nantes en février 2021 avec la mission de maintenir le club dans l'élite, un an après son propre échec à Toulouse, ne peut pas se permettre de laisser descendre maintenant son "club de coeur". Même avec une ou deux lignes de plus au palmarès.
Bien sûr, ce serait "un rêve", "immense", "monstrueux", d'aller accrocher un deuxième titre au Stade de France, son troisième dans cette compétition avec celui sur le banc du PSG en 2010.
Pour tenter de débarrasser ses joueurs de la boule au ventre qui les plombe depuis des semaines en L1, il a pris l'initiative de rapprocher tout au bord du terrain les quelque 500 supporters venus assister à l'entraînement mardi, avant une longue séance d'autographes, de selfies et d'encouragements.
"On n'a pas le choix, on a un truc exceptionnel qui nous attend samedi, ça ne va pas se répéter tous les ans", a-t-il insisté.
D'autant que les supporters nantais ne pourront pas forcément compter sur lui l'an prochain. En fin de contrat, il serait en position de force en cas de maintien mais il a semé le doute ces dernières semaines.
- "A quoi peux-tu rêver ?" -
Il ne cache pas que ses relations restent exécrables avec son président Waldemar Kita, qui a lui-même très bien caché sa joie après la victoire en demi-finale contre Lyon (1-0), en appelant à "ne pas personnifier ce succès".
Certes, le président a accepté de prendre du recul et de laisser plus d'espace à son fils Franck, directeur général délégué qui avait fait venir Kombouaré et qui a su par exemple éloigner le sulfureux Mogi Bayat des discussions sur les transferts cet hiver.
Mais pour Kombouaré, l'essentiel est ailleurs: "Tu arrives dans ton club formateur, tu arrives à gagner un trophée, faire un parcours en coupe d'Europe. A quoi peux-tu rêver de plus ? Je ne vivrai rien de plus grand", expliquait-il début avril.
"J'ai envie de bosser. C'est ma passion, je ne sais rien faire d'autre. A part jouer au golf. Mais une fois que tu as fait ça, que peux-tu faire d'autre ?", ajoutait-il.
La semaine dernière, il a aussi évoqué une certaine lassitude après "40 ans dans le foot", et une envie de "consacrer du temps aux petits-enfants", alors qu'un quatrième doit naître bientôt. "Mais j'ai encore des trimestres à aller chercher. On m'a dit 15..."