Partager:
Patrick Boone, récemment nommé à la tête de PwC Belgique, s’est exprimé mardi matin sur les spécificités de son entreprise et le rôle crucial des consultants. Présente en Belgique avec 2300 employés, PwC fait partie des Big Four, ces quatre grands géants mondiaux de la consultance professionnelle, employant 370 000 personnes à travers le monde. Interrogé sur leurs missions principales, Patrick Boone détaille : « On fait des audits, on a des réviseurs, des fiscalistes, des avocats, mais on a aussi […] des consultants qui supportent les entreprises en développant des stratégies IA, en devenant […] moins [impactant] en termes d’écologie. »
«Guider sans décider»
PwC, au cœur des transformations des entreprises et des gouvernements, aide à la prise de décisions stratégiques, mais refuse d’intervenir directement dans les choix des entreprises. « On ne rentre jamais dans la décision opérationnelle ni stratégique. Mais on est là effectivement pour guider en termes de règles […], mais aussi pour voir pourquoi est-ce qu’on le fait et quelle est la stratégie à long terme pour la société. » Si certains critiquent les coûts de ces services, Patrick Boone se défend en rappelant que PwC travaille également sur base de succès, ce qui aligne la valeur ajoutée aux résultats obtenus.
L’IA, outil incontournable mais pas sans l’humain
L’intelligence artificielle (IA) est au centre des transformations actuelles pour PwC, un outil désormais incontournable pour les consultants. Néanmoins, comme le souligne Boone, l’IA ne remplace pas totalement l’expertise humaine : « On utilise, mais c’est pas la réalité absolue qui sort de l’IA. Donc c’est là qu’on joue un rôle. […] Est-ce que la qualité est là ? Est-ce que la nuance est là ? Parce que l’IA c’est sur base de données historiques. » PwC s’efforce donc d’intégrer ces outils numériques tout en valorisant l’accompagnement humain pour offrir une expertise nuancée.
Un climat mondial qui pousse à la prudence
Les grandes incertitudes géopolitiques et économiques actuelles exercent une pression accrue sur les activités de consultance. Les décisions imprévisibles, notamment celles d’acteurs comme les États-Unis sous la présidence Trump, compliquent la planification stratégique et freinent les grands projets. « Il crée un effet d’incertitude qui est gigantesque », explique Patrick Boone. Cette instabilité amène les entreprises à réfléchir à deux fois avant d’engager des investissements majeurs.
Belgique : entre complexité et potentiel de croissance
Quant à la situation belge, si le climat réglementaire se révèle complexe, Patrick Boone voit un fort potentiel de croissance, notamment grâce à la qualité des talents disponibles. Cependant, il appelle les dirigeants politiques à accélérer les réformes et à communiquer une vision claire à long terme : « Il faut rêver de temps en temps. » Boone l’affirme, une collaboration accrue entre les régions est également cruciale : « Il faut travailler ensemble. » Pour le nouveau CEO, l’union reste indispensable pour renforcer la position de la Belgique sur l’échiquier mondial.


















