Accueil Actu Belgique Faits divers

Attaque au couteau dans la Drôme en 2020: l'assaillant peut être jugé après expertises

Une troisième expertise a conclu que l'homme soupçonné de l'attaque mortelle au couteau à Romans-sur-Isère (Drôme) en 2020 présentait une altération de son discernement et qu'il pouvait donc être jugé, a indiqué lundi une source proche du dossier, confirmant une information du Dauphiné libéré.

"Si l'accès psychotique aigu hallucinatoire paranoïde n'est pas à remettre en cause en amont des faits, il ne semble pas inscrit dans le cadre d'une psychose chronique dont souffrirait" Abdallah Ahmed-Osman, réfugié soudanais de 36 ans, estiment les psychiatres dans leur expertise signée le 20 juin et consultée par l'AFP.

Selon eux, le suspect présentait au moment des faits "une personnalité fragile ayant particulièrement souffert de l'état d'isolement dans lequel (il) se trouvait alors", "une symptomatologie dépressive atypique" qui l'aurait conduit à "(mépriser), et (détester) en retour, selon une dichotomie 'mécréants' et 'fidèles' au sens le plus manichéen du terme".

Il aurait ainsi agi "dans ce contexte de décharge haineuse", selon eux.

A Romans-sur-Isère, dans la matinée du 4 avril 2020, pendant le confinement, il avait tué à l'arme blanche Thierry N., client d'une boucherie âgé de 54 ans, et Julien V., un commerçant de 43 ans. Il avait également blessé cinq personnes.

Une première expertise psychiatrique, en décembre 2020, avait estimé que le discernement d'Ahmed-Osman avait été "altéré" au moment des faits et qu'il était donc "accessible à une sanction pénale".

Mais une deuxième expertise, datée du 7 novembre 2022, avait au contraire conclu à "l'abolition" de son discernement, car il "présentait, depuis des semaines avant les faits, un tableau psychiatrique associant des symptômes délirants de persécutions (hallucinations auditives), une anxiété massive, un sentiment dépressif (tristesse, pessimisme, idées suicidaires, repli à domicile, amaigrissement)".

À la demande du parquet national antiterroriste (Pnat), l'un des deux juges d'instruction avait ordonné une troisième expertise.

À lire aussi

Sélectionné pour vous