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Roberto Spitzer a le sentiment d'avoir vécu deux attentats: celui commis à Zaventem le 22 mars 2016 par les terroristes; et l'autre par l'Etat qui a "noyé" les victimes à un "niveau incroyable". L'homme se trouvait dans l'allée 11 de l'aéroport lorsqu'une bombe a explosé, le plongeant dans un "cauchemar", une douleur toujours vive et des problèmes urinaires. C'est ce qu'il a raconté mercredi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles.
"Je ne comprends pas pourquoi essayer de faire le plus mal possible. Il n'y a aucune religion du monde qui dit qu'il faut tuer, faire mal", a déclaré la victime. Roberto Spitzer a pointé les éclats de métal que contenait la bombe, "pas là pour tuer plus fort", mais pour "faire mal aux survivants". "Pourquoi faire mal à des innocents ?"
Le récit de M. Spitzer s'est ensuite concentré sur les violences infligées par l'Administration de l'Expertise médicale (Medex) lors de différents rendez-vous médicaux. Les médecins rencontrés dans ce cadre "nous ont traités de menteurs, étaient toujours très agressifs et pas compréhensifs. Mais les victimes, on n'est pas des menteurs, on vient de traverser l'enfer."
L'homme a ensuite regretté avoir dû payer des sommes importantes avant de recevoir une aide financière "d'urgence" insuffisante et cinq mois après les attentats. Il a dénoncé la froideur de sa mutuelle lorsqu'il demandait de l'aide face à son incapacité de travailler. Ses interlocuteurs ne semblaient pas comprendre qu'il avait été victime d'un attentat, et pas d'une "grippe".
Au bout de plusieurs procédures, M. Spitzer s'est vu octroyer un taux de handicap de 13%.
Aujourd'hui, il affirme fournir de "gros efforts" pour oublier la douleur et vivre sa vie. Il a ajouté être venu témoigner devant la cour dans une tentative d'évacuer sa "rage". "J'espère que ça va me faire du bien."