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L'État a été "meurtri dans sa chair et dans ses valeurs", explique Me Ciccarone

"L'État n'a pas de haine, mais il est meurtri dans sa chair et dans ses valeurs." C'est par ces mots que Me Ornella Ciccarone, qui représente l'État belge, partie civile au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, a introduit mercredi sa plaidoirie. L'avocate a livré un hommage aux agents de l'État "brisés" par un travail pour lequel "ils s'étaient engagés".

"Nous, citoyens, avons vécu cette tragédie comme une attaque contre nos valeurs. Pour l'État belge, il s'agissait d'apporter une réponse pertinente", a expliqué la pénaliste. "L'État, et plus spécifiquement le SPF Intérieur, est régisseur en matière de sécurité, il a le devoir de garantir cette sécurité aux citoyens en se coordonnant avec l'ensemble de ses partenaires (...). L'État est l'employeur des agents qui sont intervenus et 90 d'entre eux ont été en incapacité de travail après les attentats. C'est pourquoi le SPF s'est porté partie civile."

"Réaliser les premières constatations, prendre en charge les blessés, gérer la menace... voilà ce qui a été demandé aux agents de l'État dans le chaos qui régnait. C'est bien loin de ce qu'on s'imagine quand on s'engage", a poursuivi Me Ciccarone. "Ces agents, ils ont laissé une partie d'eux à l'aéroport et dans le métro. Ils étaient préparés ? Mais préparés à quoi ? À récupérer des morceaux de corps ? À l'odeur ? Au silence ? 27 heures de travail pour certains, une éternité et de la culpabilité de ne pouvoir aider tout le monde. Ce travail pour lequel ils s'étaient engagé les a brisés."

Enfin, la pénaliste a rappelé les souffrances et le traumatisme engendrés par les attaques sur les victimes. "On ne s'en remet jamais. Pour eux, pour les héros du 22 mars, pour les familles, pour l'État, justice doit être rendue. Pas par vengeance, mais avec bon sens", a-t-elle conclu.

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