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Venu témoigner mardi devant la cour d'assises de Bruxelles, un ami d'enfance de Bilal El Makhoukhi s'est montré moins loquace à la barre que durant l'enquête. "À vous entendre aujourd'hui, soit vous n'avez pas envie d'être bavard, soit la mémoire s'estompe avec le temps", lui a lancé le procureur Bernard Michel, avant de le confronter à ses propos en audition.
Interpellé par la présidente, le témoin a par exemple affirmé durant l'audience ne pas se souvenir que l'accusé lui ait confié s'être marié puis avoir divorcé en Syrie. C'est pourtant ce qu'il décrit dans une audition de 2018, assurant que Bilal lui avait parlé de "sa vie là-bas". Devant la cour, le témoin a aussi indiqué ne pas savoir ce que son ancien ami faisait exactement en Syrie, se référant vaguement à la possibilité d'une aide humanitaire. "C'est ce qu'il me disait", a-t-il ponctué. En audition, l'homme avait néanmoins soutenu que Bilal El Makhoukhi "était fier d'avoir combattu là au sein d'un groupe, mais il n'expliquait pas en détails ce qu'il y avait fait".
Le procureur a ensuite relevé l'absence du numéro de Bilal El Makhoukhi dans son téléphone au moment de l'enquête. "J'ai changé de téléphone et le numéro était peut-être sur le téléphone et pas la carte" SIM, avait supposé le témoin, après une question du vice-président de la cour. Pourtant, "vous avez affirmé en audition que c'était pour couper les ponts car vous n'aviez pas le même islam", a pointé Bernard Michel. "J'ai pu dire ça, c'est possible", a reconnu le témoin.
"Vous avez peur de parler ?", a demandé la présidente au témoin, apparemment peu à son aise. Après un moment de réflexion, l'ancien ami a souligné qu'il y avait "des gens dans la salle qui cherchent des réponses. J'essaie d'être le plus clair possible".