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La Belgique "hors-la-loi" pour l'accueil des demandeurs d'asile: une militante des droits humains confronte l'ancien secrétaire d'Etat

La plupart de nos 34.000 places destinées aux demandeurs d'asile sont déjà occupées. Résultat : plus de 2.000 personnes ayant droit à un toit se retrouvent à la rue... et le chiffre pourrait encore augmenter.

La Secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Nicole de Moor, persiste : les hommes seuls et célibataires ne seront pas accueillis en Belgique. Le Conseil d'Etat a récemment condamné cette décision, mais le gouvernement n'en a cure. Sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche", les débats sur le sujet étaient animés entre Sammy Mahdi, ancien secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration et président du CD&V et Sibylle Gioé, vice-présidente de la Ligue des Droits Humains. 

"Des solutions existent pour accueillir tous les demandeurs d'asile", martèle Sibylle Gioé. "Aujourd'hui, on a un gouvernement qui fait de la désinformation en expliquant qu'il n'y a pas d'autres solutions que d'appliquer une mesure scandaleusement discriminatoire". Le gouvernement, pour sa défense, explique qu'il n'y a pas assez de places pour accueillir tout le monde. "En réalité, la loi prévoit la répartition dans les communes. Il faut mieux répartir. Il existe aussi des placements temporaires", explique-t-elle.

Des explications qui ne séduisent pas

Selon les traités internationaux, la Belgique serait donc hors-la-loi, une honte pour certains. "Pas un pays en Europe ne respecte les droits en ce qui concerne la migration", tempère Sammy Mahdi. "La Belgique accueille trois fois plus de demandeurs d'asile que l'Italie, par exemple. Cinq pays font plus que ce qu'ils doivent faire, dont la Belgique".

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Le président du CD&V pointe pourtant les efforts budgétaires pour l'immigration. "Le budget de l'accueil en Belgique a triplé. On est arrivé à 35.000 places structurelles, elles n'ont jamais été aussi élevées. On atteint une certaine limite, on n'est pas Leroy Merlin, on ne peut pas créer des places comme cela, on n'a pas de baguette magique".

Des arguments qui ne touchent pas Sibylle Gioé, qui note que toutes les juridictions ont rejeté les excuses invoquées, surtout les juridictions francophones. "L'augmentation des flux était un effet prévisible, tout le monde l'a dit. Or, gouverner, c'est prévoir, c'est donc un choix politique de ne pas accueillir ces personnes".

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Commentaires

20 commentaires

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  • tout a fait

  • Bravo bien dis faut voir à jambes l ancienne caserne du génie quand ils vont à Namur la plupart se sont des hommes seuls donc retour dans leur pays i

  • cela couterait moins cher de les renvoyer directement d'où ils viennent que de les héberger ici !!!! et toutes ces associations qui sont contre n'ont qu'à les prendre chez eux .....

    Ray G
     Répondre
  • et elle trouverat peut etre l homme de sa vie avec un migrant mdr

  • Sibylle Gioé, comme elle est très généreuse, va accueillir dans sa modeste demeure tous les nouveaux demandeurs d'asile. On sera sauvé dès lors.

    Laurent Lacoufaisse
     Répondre
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