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Google étend son outil de prévision des inondations à la Belgique ainsi qu'à d'autres pays, annonce la société ce lundi. La plateforme "Flood Hub" s'appuie sur l'intelligence artificielle pour aider les gouvernements, institutions et populations à prédire les périodes de hauts risques en inondations.
L'outil utilise plusieurs sources de données publiques comme les prévisions météorologiques et l'imagerie satellite, avant de tenter de prédire les zones potentiellement touchées et la profondeur de l'eau. Il offre des simulations jusqu'à sept jours en indiquant le niveau de l'eau ainsi que les seuils "d'avertissement" et de "danger". Déjà utilisable dans certaines régions dont l'Inde, la plateforme "Flood Hub" est désormais disponible dans quelque 80 pays d'Afrique, de la région Asie-Pacifique, d'Europe, d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, couvrant 460 millions de personnes dans le monde. "Google compte ainsi continuer à mettre la technologie à contribution pour atténuer l'impact des catastrophes naturelles et venir en aide à un maximum de personnes", commente la société.
Cet outil aurait-il pu changer quelque chose lors des inondations de 2021 ? Nous avons posé la question à deux experts.
"Je ne pense pas que cela aurait changé grand-chose, car on était face à un phénomène extrême, imprévisible", estime Philippe Dierickx, directeur de la gestion hydrologique - service public de Wallonie.
"Est-ce qu'on aurait pu être mieux informé en amont des zones à risque ? Peut-être", répond David Hachez, expert en nouveaux médias. On ne le saura jamais selon ce spécialiste en nouvelles technologies. Mais pour lui, ce nouvel outil est intéressant, car il se base sur des données internationales et infinies. "Google n'est pas cantonné à un seul pays, une seule région. Et donc ils mettent à disposition une capacité de calcul, une capacité de transmission de l'information, donc une infrastructure qui est sans équivalent", ajoute David Hachez.
Pour lui, les pays ne devraient donc pas se passer de cet outil.
Dans un premier temps, la Wallonie ne compte pas l'utiliser, car elle estime avoir des outils plus précis. "Nous avons plus d'informations locales, nous avons une connaissance du terrain. Nous avons des données horaires, donc beaucoup plus précises, plus fines. Et nous avons des modèles qui ont été calibrés spécifiquement sur la région wallonne depuis plusieurs années. Donc a priori, nous sommes plus actuellement plus performants", détaille Philippe Dierickx, directeur de la gestion hydrologique - service public de Wallonie.
"Actuellement", car l'expert estime que l'outil de Google, s'il se développe davantage, pourrait apporter des informations complémentaires à l'avenir, mais aujourd'hui, il est trop peu fourni. "On voit un graphique, on n'a pas d'informations s'il s'agit de niveaux, si il s'agit de débit. Il y a des seuils de référence, des seuils de danger dont on n'a pas beaucoup de significations. À l'heure actuelle, c'est un outil informatif", dit-il.
Cette plateforme de Google est peut-être plus utile dans des pays où des plateformes météorologiques n'existent pas.
Plus performant?On a vu ça en 2021 avec 39 morts
Alain Schmit