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Inscription du droit à l'IVG dans la Constitution en France: qu'est-ce qui bloque en Belgique?

En France, l'IVG, l'interruption volontaire de grossesse, va être inscrit dans la Constitution. Une décision saluée par les associations féministes, mais qu'en est-il en Belgique? "Les partis sont d'accord entre eux, des libéraux aux marxistes. On a 7 partis qui ont signé la même proposition, ce qui est quasiment unique en Belgique, mais c'est le CD&V, la N-VA et l'extrême droite qui bloquent. Au sein des partis réellement démocratiques et au sein du gouvernement aujourd'hui, c'est le CD&V qui bloque. Ça a toujours été ce parti qui a empêché la Belgique d'avancer", déclare Sylvie Lausberg, la présidente de la commission éthique du conseil des femmes francophones de Belgique. 

Ça changerait quoi ? 

Une telle décision protégerait davantage l'accès à l'avortement pour les femmes. "En Belgique, le souci c'est qu'on est encore en train de discuter de détails, et ce sont des questions périphériques à la question centrale 'est-ce que les femmes ont le droit d'accéder à l'avortement de manière libre, éclairée et autonome?'. La question de la constitutionnalisation, c'est la protection de l'accès à l'avortement et on voit très bien en Belgique qu'on a des groupes et des partis politiques qui reviennent sur cette question en considérant que les femmes n'ont pas à décider seules si elles veulent, ou non, garder une grossesse. Donc clairement, il faudrait que cet accès soit garanti. Ça permettrait aussi d'avoir une garantie au-delà des jeux politiques. On a assisté à une instrumentalisation du dossier sur le dos des femmes", explique Syvlie Lausberg. 

40.000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites d'un avortement non-sécurisé

Selon elle, l'ajout du droit à l'IVG dans la Constitution belge ne dépend que de la volonté du politique. "On a une proposition de loi toujours pendante à la chambre, donc on pourrait la voter maintenant, mais pour ça il faut une volonté politique". La présidente de la commission éthique des femmes francophones de Belgique veut même aller plus loin. "Ce que nous voulons, c'est un droit européen, pour protéger les droits de toutes les femmes d'Europe", avant de conclure avec des chiffres choc, "40.000 femmes meurent chaque année dans le monde des suites d'un avortement non-sécurisé et des millions de femmes sont blessées à vie".  

 

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