Mythe ou véritable théorie: pourquoi dit-on que ce 15 janvier est le jour le plus déprimant de l'année?

Cela fait une quinzaine d'années que l'expression apparaît chaque mois de janvier sur les réseaux sociaux et dans les médias. Le nom "Blue Monday" vient de l'expression anglaise "to feel blue", qui signifie être déprimé.

Cliff Arnal, un psychologue de l'université de Cardiff est à l'origine de cette théorie. Elle date de 2005. Le concept: le troisième lundi de janvier serait le point de convergence de plusieurs paramètres négatifs. C'est un lundi, premier jour de la semaine de travail, à une période du mois où le salaire n'est pas encore tombé. À ce moment de l'année, il fait froid et les nuits sont longues. À tout cela, s'ajoute la distance avec les fêtes de fin d'année et le coup d'arrêt des bonnes résolutions du nouvel an. Avec tout ça, le psychologue est arrivé à une formule qui permettrait de déduire le jour le plus déprimant.

Vous l'aurez compris, cette équation ne relève pas vraiment de l'arithmétique. Plusieurs facteurs sont inquantifiables. Et pour cause, ce n'est rien de plus qu'une stratégie marketing. Cliff Arnal a lui-même admis en 2010 qu'il n'y avait rien de scientifique derrière ce calcul et qu'il avait été commandé par une agence de voyage.

Sky Travel, l'agence en question, avait remarqué que ses ventes étaient en baisse à cette période de l'année et a inventé cette théorie pour gonfler ses réservations. L'idée: encourager les personnes à partir en voyage pour contrer la supposée déprime du début d'année.

Si le Blue Monday a été construit de toute pièce, force est de constater que l'opération a fonctionné. Elle a été reprise par des agences de voyage concurrentes, mais aussi des marques de cosmétiques et autres salles de sport. L'ironie de l'histoire, c'est que le créateur milite aujourd'hui pour l'abolition de ce fameux Blue Monday.