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Toujours plus de déversements de produits nocifs en mer du Nord: d'où viennent-ils?

Le déversement de liquides nocifs autres que le pétrole reste un problème courant en mer du Nord. Le nombre de cas a en effet continué d'augmenter ces dernières années, selon des observations aériennes de l'Institut des sciences naturelles.

Dans le cadre du programme national de surveillance aérienne, organisé en collaboration avec la Défense, 244 heures de vol à bord d'un avion des garde-côtes ont été effectuées au-dessus de la mer du Nord en 2023. Grâce à cela, l'Institut a recensé 17 cas de pollution marine opérationnelle par des navires et des niveaux suspects de soufre et d'azote ont été mesurés dans les panaches de fumée de 24 et 42 navires.

"La Belgique, mais aussi d'autres pays de la mer du Nord, remarquent cette tendance à la hausse. Le fait qu'il s'agisse souvent de rejets autorisés n'enlève rien au fait qu'ils peuvent avoir un impact négatif plus ou moins important sur l'environnement marin", souligne Kelle Moreau, de l'Institut des sciences naturelles.

Quatre déversements d'hydrocarbures

Si aucune pollution n'a été détectée à la suite d'incidents en mer, quatre déversements opérationnels d'hydrocarbures ont par contre été recensés. Il s'agit du nombre le plus important des 5 dernières années mais la tendance à la baisse des 30 dernières années reste toutefois intacte, relève l'Institut des sciences naturelles. L'une des nappes d'hydrocarbures détectées avait une superficie de 16 kilomètres carrés mais le pollueur éventuel n'a pas pu être identifié.

Par ailleurs, aucune infraction n'a été constatée l'année dernière en ce qui concerne les rejets d'ordures et de substances solides en vrac par les navires. Treize cas de pollution opérationnelle par des substances liquides nocives autres que les hydrocarbures ont été observés, dont six ont pu être liés à un navire. Trois cas concernaient des rejets de composés organiques résultant de la réaction d'un acide avec un alcool. Dans un cas, un PV a été dressé.

"Notre pays est connu pour être un pionnier dans la lutte internationale contre la pollution de l'air par les navires", commente Kelle Moreau.

Un capteur renifleur spécial permet notamment à l'avion des garde-côtes de mesurer les polluants dans les émissions des navires. Afin de contrôler les limites strictes de soufre qui s'appliquent au carburant de ces bateaux, 59 vols-renifleurs (pour un total de 79,7 heures) ont été effectués en 2023 au-dessus de la zone de surveillance belge. Sur les 902 navires inspectés, 24 présentaient des taux de soufre anormalement élevés et ont été inspectés à terre. Des niveaux suspects d'azote ont été mesurés sur 42 autres embarcations.  

L'avion des garde-côtes permet également de surveiller la pollution marine causée par les plates-formes pétrolières et a détecté un total de 30 déversements d'hydrocarbures l'année dernière, soit le deuxième nombre le plus élevé observé depuis 1991. Dans 28 cas, un lien direct a pu être établi avec une plate-forme pétrolière.

Enfin, l'Institut des sciences naturelles constate une augmentation des infractions à la navigation. Une cinquantaine de navires ont été surpris en train de naviguer dans la mauvaise direction ou après avoir jeté l'ancre dans l'un des couloirs de navigation.

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Commentaires

1 commentaire

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  • Voilà quelque chose d'utile, pour une fois, que les députés européens pourraient mettre en place : un système de surveillance pour coincer les pollueurs sur le fait.

    roger rabbit
     Répondre