Une page d'histoire va se tourner, ce mardi soir, à Tihange. À 23h59 précisément, le réacteur nucléaire numéro 2 y sera mis à l'arrêt définitivement après 40 ans de services. Un moment particulier pour tous ceux qui ont travaillé sur place... Mais que va-t-il se passer sur le site? Et surtout, combien va coûter la mise à l'arrêt et le démantèlement de la centrale ?
De l'extérieur de l'enceinte, la seule chose visible, ce sera la vapeur de la tour de refroidissement qui va doucement disparaître. Olivier sera chargé ce mardi soir de déconnecter la turbine du réseau électrique. "Nous mettions notre compétence au service de cette centrale. C'est un honneur de la faire tourner en toute sécurité. Et pour nous, ce soir, ça va être vraiment la morte dans l'âme que nous allons venir travailler", raconte Olivier Streel, adjoint au pilotage de Tihange 2 et délégué CGSP.
A la centrale, Anthony fait partie des anciens. "Moi, ça fait plus de 30 ans que je suis ici. Quand vous vivez 8h par jour fois le nombre d'années, il y a toujours une partie d'émotionnel qui se réveille en vous", glisse Anthony Dilda, technicien à Tihange 2.
Tihange 2, c'est le premier emploi de Julien. Il forme les autres travailleurs aux procédures de sécurité. "Le plus dur, ce sera demain quand on rentrera sur le site et qu'on verra le mégawatt à zéro. Les gens vont réaliser qu'on ne produira plus d'électricité", note-t-il.
Tihange 2, depuis sa création en 1983, a produit 270 milliards de kWh. L'équivalent de ce que toute la Belgique consomme en 3 ans. "Cette centrale aurait pu continuer à tourner sans aucun problème. Aux Etats-Unis, une centrale comme Tihange 2 tourne pendant 80 ans sans problème", assure Olivier Streel, adjoint au pilotage de Tihange 2.
La phase d'arrêt complet de Tihange 2 durera 3 ou 4 ans. Il faudra ensuite démanteler le réacteur, ce qui prendra 10 ans supplémentaires.
Une loi sur la sortie du nucléaire
La fin de Tihange 2 fait suite à la loi sur la sortie du nucléaire qui ne plaît pas à tout le monde. Quelques dizaines de citoyens "pro-nucléaires" belges, français mais aussi allemands se sont d'ailleurs rassemblés devant la centrale ce mardi pour exprimer leur mécontentement face à cette décision.
Des personnalités politiques se sont aussi rendues sur place, avec une importante délégation de la NV-A. Bart de Wever était en bord de Meuse. Il est depuis toujours opposé à la fermeture des centrales nucléaires. L'ancienne ministre de l'énergie, Marie-Christine Marghem était aussi présente. Elle est venue prôner une mise sous cocon du réacteur pour pouvoir peut-être le réactiver plus tard.
Que va-t-il se passer ?
Maintenant que la centrale va s'arrêter, que va-t-il se passer sur le site de Tihange ? C'est assez particulier parce que lorsque l'on arrive dans la vallée, on voit directement les trois colonnes de fumée de vapeur d'eau depuis des années. Ce sont les trois réacteurs qui fonctionnent, on les voit à des kilomètres à la ronde.
Dès ce mardi à 23h59, le paysage va changer : il manquera une de ces colonnes de fumée. Mais le site va continuer à produire de l'électricité. Tihange 1 est prévu en activité jusqu'en octobre 2025 et Tihange 3 devrait être prolongé pour une durée de 10 ans au moins, suite à la décision politique d'il y a quelques semaines du gouvernement.
Il y aura donc toujours une activité pour la centaine d'employés qui travaillaient uniquement sur Tihange 2. Soit, ils seront affectés à d'autres réacteurs, soit ils participeront au démantèlement de la centrale. Cela prendra plus de 15 ans. Mais ce démantèlement et l'arrêt du réacteur vont coûter énormément d'argent : plus d'un milliard d'euros.

CHAQUE FOIS LES RIGOLOS SONT AU POUVOIR ON PAIE PLUS CHER ON JETTE L ARGENT A LA FENETRE POUR ETR GROEN OH PARDON VERT VERT VERT