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Course à l'Élysée: "Marine Le Pen a une meilleure réserve de voix", analyse de notre journaliste politique

Les élections présidentielles françaises sont sur toutes les lèvres ce lundi matin, après un premier tour qui s’est soldé par une confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Un duel déjà vu en 2017. Mais cette fois, la donne est totalement différente… Notre journaliste politique Antonio Solimando analyse ce premier scrutin. Le second tour pourrait nous apporter des surprises.

Le premier tour des élections présidentielles françaises s’est donc tenu ce dimanche. Le résultat s’est soldé par une confrontation entre le président sortant Emmanuel Macron et la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Il s’agit du même duel qu’il y a 5 ans mais, selon notre journaliste politique Antonio Solimando, c’est trompeur.

Emmanuel Macron s’est déjà retrouvé devant Marine Le Pen au premier tour des élections en 2017, à la différence que, cette fois, la candidate du Rassemblement national ainsi que l’extrême-droite en général se sont présentés de manière divisée à ce scrutin. Cela fait que Marine Le Pen se trouve aujourd’hui avec une meilleure réserve de voix par rapport à l’élection précédente.

Marine Le Pen pourra récupérer les voix des autres candidats d’extrême-droite

Lors du second tour, Marine Le Pen pourra probablement compter sur une part très importante des électeurs qui ont choisi Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan au premier tour. Cela signifie que la candidate du Rassemblement national sera présente, potentiellement, avec une réserve de voix importante, qui peut aller jusqu’à 33% des voix. A cela s’ajoutent certains électeurs de Valérie Pécresse puisqu’on sait que les Républicains ont été très tangents dans cette campagne et ont plusieurs fois abordé les thématiques de l’extrême-droite, parfois même la dialectique de l’extrême-droite en utilisant le terme de "grand remplacement".

Marine Le Pen pourra également compter sur, quoi qu’on en dise, une partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui sont des électeurs très contestataires par rapport au système. Ils vont donc probablement, pour une partie, aller reporter leur voix sur la candidate du Rassemblement national. Tout cela fait que ces élections sont donc très différentes des précédentes.

Emmanuel Macron en difficulté

Paradoxalement, Emmanuel Macron a une majorité des candidats qui ont appelé à voter pour lui, dès hier soir. Sauf que ces candidats n’ont pas réalisé de score très important, ce qui limite le capital sur lequel il pourra compter au deuxième tour. Il ne va compter en fait que sur ce qu’on appelle "le front républicain" en France, c’est-à-dire les électeurs des partis démocratiques qui se mobilisent pour faire barrage à l’extrême-droite. Mais il en a déjà bénéficié il y a 5 ans et il a, en partie, déçu ses électeurs par des attitudes assez tangentes et ambiguës vis-à-vis de l’extrême-droite. Il a en effet donné, lors de son mandat, plusieurs signaux aux électeurs d’extrême-droite et ça n’a probablement pas plu à ceux qui l’avaient choisi pour faire barrage à Marine Le Pen.

Son score est trompeur et les sondages du deuxième tour le montrent : les écarts sont extrêmement resserrés. Si ces sondages se vérifient d’ici deux semaines, lors du second tour le 24 avril, on n’aura jamais vu un écart aussi faible entre un candidat d’un parti dit "démocratique" ou "républicain" face à un candidat d’extrême-droite.

Et, de son côté, l’extrême-droite n’a jamais été aussi forte. Si on cumule les trois candidats (Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan), on en vient à un électeur qui s’est exprimé sur trois. C’est énorme ! En 20 ans, le nombre d’électeurs d’extrême-droite a doublé. Mais rappelons que Marine Le Pen ne doit sa deuxième place qu’au fait que l’extrême-droite s’est présentée divisée à l’élection.  

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