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La méthode est bien rodée. Les prédateurs se cachent derrière un faux profil et façonnent une personnalité complètement fictive. Une fausse identité qui correspond aux codes de la génération de la victime. L’objectif est d’obtenir sa confiance pour aller ensuite plus loin.
Me Fabrice Guttadauria intervient actuellement dans une dizaine de dossiers de cyber-criminalité qui touchent des mineurs. Il connait bien le phénomène dit du grooming. "On essaie aussi parfois d'utiliser des cadeaux, des artifices pour obtenir des images de la part de personnes mineures", éclaire-t-il.
La personne qui se trouve derrière un pseudonyme n'est pas forcément celle que l'on croit
Une fois les photos envoyées, le prédateur va parfois encore plus loin en réalisant du chantage. "Dès que les photos sont partagées, l'auteur de l'infraction détient un moyen de faire pression sur l'enfant mineur qui a peur de voir ses photos publiées sur Internet. La personne majeure utilise alors ces photos comme un moyen d'obtenir d'autres choses encore plus graves en quelque sorte", ajoute Me Fabrice Guttadauria.
Selon les derniers chiffres connus, la police fédérale ouvre en moyenne un dossier de ce type tous les deux jours. "Il faut recommander la plus grande prudence et vigilance. Cela passe aussi par l'information et l'éducation pour bien indiquer à tous ces jeunes qu'il faut être excessivement prudents lorsque l'on communique. La personne qui se trouve derrière un pseudonyme n'est pas forcément celle que l'on croit", insiste Denis Goeman, substitut du procureur du Roi au parquet de Bruxelles.
Dans ce type de cas, les peines de de prison peuvent aller 1 à 5 ans.