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Les tests de Mathieu: un "burger" pour vinyle et un casque filaire, quand la nostalgie s'attaque à l'électronique

Plongez dans une époque révolue avec le test du Sound Burger et du casque ATH-M50x d'Audio-Technica, un voyage nostalgique au cœur de la technologie. Entre le charme du vinyle et l'expérience oubliée du casque filaire, voici comment le vintage peut (ou pas...) trouver sa place dans notre monde moderne.

Derrière le test de ces deux produits atypiques, il y a cette nostalgie qui n'épargne pas le monde de l'électronique grand public, après s'être emparée de l'industrie du jeu vidéo. Au même titre que le rétrogaming est un véritable marché tant au niveau matériel (bornes d'arcade, anciennes consoles remises au goût du jour) que logiciel (des vieux jeux sur des vieilles consoles, ou des remakes), les fabricants n'hésitent à jouer à la carte du vintage. Une carte un peu paradoxale, finalement, tant le principe de la technologie est basée sur la R&D (recherche et développement), amenant amélioration du hardware et du software. Mais le marketing a ses raisons que la technologie ignore.

Après les (très réussis) JBL Authentics 200 et 300, place à un lecteur de disques vinyle et un casque filaire signés Audio-Technica, spécialiste japonais de l'audio depuis 1962. Il avait donc tout ce qui fallait dans ses placards pour plaire aux nostalgiques. 

Un saut dans le passé !

Audio-Technica a commencé son histoire en fabriquant des cartouches pour platines vinyles, appelées aussi 'cellules phono'. Il s'agit de la partie du bras de la platine qui est en contact avec le disque en vinyle:

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Chemin faisant, après des développements vers les marchés du microphone et du casque audio, l'entreprise basée à Tokyo a rencontré un succès international avec son Sound Burger, en 1982. Pour la petite histoire, cet appareil s'appelait Mister Disc aux Etats-Unis, un nom finalement beaucoup moins amusant que la référence culinaire initiale. 

Tout comme la version originelle, celle de 2024 est assez élémentaire: il s'agit d'une petite platine vinyle transportable, car équipée d'un bras de lecture amovible, d'une batterie, d'une poignée et d'une sortie mini jack pour être reliée à un casque audio, par exemple. La version moderne, sur batterie rechargeable en USB Type-C et non plus sur piles, a l'intelligence d'intégrer le Bluetooth, permettant de le connecter à une enceinte sans fil (ou un casque). Le prix du Sound Burger que j'ai essayé, version moderne: 229€

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La mise en place est assez archaïque, un véritable saut dans le passé. Mes enfants sont restés ébahis devant tout ce qu'il fallait faire pour écouter de la musique. Tout d'abord, il faut retirer la petite vis blanche qui bloque le bras de lecture. Ensuite, vous ouvrez le couvercle du Sound Burger à l'aide d'un petit bouton. Vous pouvez alors retirer l'adaptateur 45 tours qui maintenait le bras en position centrale. Il est l'heure de placer le disque puis d'appuyer sur le bouton Power. Lorsque vous placerez le bras article sur le vinyle, ça tourne enfin et la musique sort. 

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Deux options d'écoute

Quand je dis qu'elle sort, il faut cependant y brancher un casque filaire sur le port mini jack. Et pourquoi pas, pour rester dans le vintage, l'ATH-M50x d'Audio-Technica ? Une option sympa (149€), plebiscitée parait-il par les professionnels en studio, qui rend l'expérience, bien que très personnelle et encombrante, encore plus charmante. Le son qui sort du Sound Burger est différent de la musique propre, numérique, nette et presque chirurgicale, finalement, de Spotify. Le vinyle est connu pour apporter un bruit de fond, un tapis sonore de disque qui tourne, qui donne de la chaleur, quelque chose de réconfortant. Et le casque, léger et confortable car dépourvu d'électronique, l'accompagne assez bien dans cette démarche :

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Il n'y a pas d'amplificateur intégré, il est donc impossible de modifier le volume qui sort du casque filaire - il était en l'occurrence assez faible, bien que de très bonne qualité, riche et "chaud". 

J'ai donc cherché une deuxième option d'écoute, qui nous ramène au 21e siècle: la connexion Bluetooth. Privée d'interface, et avec seulement trois boutons (alimentation, 33/45 tours et Bluetooth), le Sound Burger n'est pas l'appareil le plus évident à connecter. Mais en suivant la marche à suivre, j'ai réussi à relier un casque Bluetooth en mettant les deux produits en mode "appairage". Et là, miracle: amplifié, le casque peut augmenter le volume qui sort de la platine, de quoi mieux apprécier sa typicité. 

Vous pourrez aussi la relier à une enceinte Bluetooth, tout comme il est techniquement possible, avec un câble mini jack – sortie auxiliaire, de la relier à un amplificateur traditionnel. 

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Conclusions

Ce retour vers le futur est assez fun, surtout au début. L'expérience est différente: préparer l'appareil, choisir le disque, le sortir de son emballage, positionner correctement le bras de lecture… Tout ça crée de facto une ambiance différente de la très froide commande vocale "ok Google, mets de la musique dans la cuisine". 

Au-delà de ce constat, restons honnêtes: pratique et inédit en 1982, le Sound Burger (229€) est tout aussi encombrant, 42 ans plus tard, que la collection de disques vinyles nécessaires pour satisfaire les goûts d'un couple ou d'une famille. Sa finition légère en plastique dur, permettant sans doute un poids contenu idéal pour le transport de cette platine (dont c'est bien le but premier), nécessite une manipulation précautionneuse, et une attention particulière à ne pas cogner la table sur laquelle il repose, ni le disque qu'il fait tourner à moitié dans le vide. C'est infiniment moins pratique que le multiroom de Sonos qui fait aussi office de barre de son pour la TV...

Il n'empêche, j'ai ressenti quelque chose de différent avec cette version analogique de la musique, devenue très rare: un disque, un appareil qui tourne, un casque filaire de qualité (149€)… Une émotion oubliée, saupoudrée de nostalgie, forcément. N'est-ce pas là le but de la musique ?
 

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