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Capital Santé - "La vie, ce n'est pas ça en fait", ou comment se rendre compte qu'on est accro au sport

Dans Capital Santé cette semaine, Caroline Fontenoy a reçu Julie Debatty, ancienne championne de karaté et coach sportive pour évoquer l'addiction au sport.

Pendant de nombreuses années, Julie Debatty a pratiqué le sport de haut niveau. Elle reconnait aujourd'hui être tombée dans une forme d'addiction à la pratique sportive. 

"Toujours ne pas montrer ses faiblesses, toujours performer, toujours se dépasser, toujours être le meilleur jusqu'à épuisement, se souvient-elle. C'est la mentalité des sportifs de haut niveau. Et heureusement, parce que quand on est sportif de haut niveau, si on n'a pas cette mentalité-là, on n'arrive jamais à être un grand champion. Parce qu'il faut aussi, ça doit faire mal. Ça, c'est indéniable. On ne peut pas tout avoir non plus : le sport de haut niveau, la performance et les résultats, et être chill, ne pas se dépasser et ne pas accepter de souffrir physiquement et mentalement. Mais c'est un désapprentissage très long, par contre, parce que c'est quelque chose qui est en nous et qui paraît complètement normal, en fait, qu'on s'applique pour tout au quotidien"

"Tu t'en rends compte en parlant avec d'autres personnes"

Du coup, cela a mené la coach sportive à être en surrégime en continu, tout en trouvant cela normal.  

"Je ne me posais même pas la question, en fait. Et vraiment, c'est à un moment donné, quand tu as trop d'alertes, que tu n'en peux plus, que tu te dis : 'OK, la vie, ce n'est pas ça, en fait'. Et tu t'en rends compte en parlant avec d'autres personnes", explique-t-elle encore. 

Aujourd'hui, Julie Debatty encadre de nombreuses personnes, avec une approche totalement différente. Elle préconise dix minutes de sport par jour, en plus d'une alimentation saine. On est bien loin des entraînements drastiques. 

"Je m'adresse à un public qui n'est pas sportif du tout et qui se sent généralement oublié par le sport ou pas concerné ou qui déteste royalement le sport suite à des mauvaises expériences. C'est souvent les expériences qu'on a dans l'enfance, dans les cours obligatoires de gymnastique à l'école. Il y a souvent des gros traumas qui se font", déclare l'ancienne championne de karaté.

La notion de plaisir est essentielle

Elle propose donc une tout autre approche, en dix minutes par jour. 

"Ce qui compte, c'est l'intention. Ce qui compte, c'est la régularité. Ce qui compte, c'est la bonne posture. C'est la bonne technique. Et à ce moment-là, une fois qu'on prend du plaisir, parce que la notion de plaisir est essentielle, eh bien, ça devient efficace parce qu'on s'y tient sur la longueur."

Je suis devenue accro, mais accro positivement

Dernier conseil pour ceux qui voudraient se motiver à se mettre au sport : "Il faut se fixer un objectif sain et atteignable. Se dire : je vais perdre 15 kilos en deux semaines, c'est impossible. C'est trop dangereux, ce n'est pas faisable. C'est d'abord : je vais prendre soin de moi, je vais me sentir bien et je vais être régulière. Et je sais que le soin que je vais prendre pour moi va rayonner dans tout mon quotidien de manière saine et mon corps va me remercier en transformation. 90% des femmes qui me suivent m'ont dit : Julie, t'as changé ma vie parce que je détestais le sport. Maintenant, je suis devenue accro. Mais accro positivement. Avec modération. Mais ça fait un bien fou de le faire. Et là, c'est gagné, quoi." 

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