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Voitures électriques: le "leasing social" affiche complet pour 2024, nouveau dispositif en 2025

Les prix cassés sur les voitures électriques n’auront duré que six semaines: après plus de 50.000 commandes validées et avant une nouvelle édition en 2025, l’Elysée a annoncé lundi la fin du "leasing social" pour cette année.

L’État a décidé de mettre fin à l'édition 2024 de ce dispositif permettant aux moins aisés d'accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois, après avoir "dépassé" ses objectifs initiaux pour cette année, selon l'Elysée.

Le décret mettant fin à cette offre doit a priori être publié mardi. Mais l'opération sera relancée fin 2024 pour l'année 2025, a souligné l'Elysée.

Le "leasing social", lancé en décembre 2023 par le président Emmanuel Macron, proposait une location avec option d'achat (LOA) à moins de 100 euros par mois pour les citadines électriques, et 150 euros pour les familiales (hors assurance et entretien), sans apport initial, et pour trois ans renouvelables une fois.

Le gouvernement avait initialement évoqué un quota de 20.000 à 25.000 voitures pour 2024, en fonction des véhicules disponibles, promettant de monter en puissance les années suivantes.

L'offre, qui abaissait le prix d'une voiture électrique neuve à celui d'un deux-roues, a immédiatement été victime de son succès.

"Avec cette première vague, nous avons atteint nos objectifs et même dépassé toutes nos attentes", s'est félicité un conseiller du chef de l’État.

Cette mesure s'adressait aux Français modestes qui roulent beaucoup et achètent peu de voitures neuves pour des questions de budget et auraient donc dû attendre que davantage de véhicules électriques arrivent sur le marché de l'occasion pour s'équiper.

"Sur les 100.000 véhicules normalement achetés chaque année par les Français éligibles au leasing, cette année 50.000 seront électriques. C'est une vraie réussite emblématique de l'écologie à la française, bonne pour le porte-monnaie et pour la planète", a-t-il affirmé.

L’État finance fortement chaque location à hauteur de 13.000 euros maximum et les constructeurs font aussi un effort sur le montant des mensualités.

Le groupe Stellantis a particulièrement profité de cette offre en proposant dès la mi-décembre ses Peugeot 208 et Fiat 500 électriques, mais aussi de plus gros modèles comme le Jeep Avenger, pour un total de 30.000 voitures début février, a précisé le groupe lundi.

"Plus de véhicules français"

Renault a proposé ses Twingo et Zoé en fin de carrière à prix cassés, mais aussi sa familiale électrique Kangoo, et pense avoir "augmenté sa part de marché" grâce au leasing social, a indiqué le directeur de la marque Fabrice Cambolive.

Seuls les véhicules construits en Europe sont éligibles à ce bonus. Mais parmi les modèles soutenus, seuls les plus gros sont produits en France, comme la Renault Mégane ou l’Opel Mokka.

Pour le ministre de l'Industrie et de l'Energie Roland Lescure, il y a aujourd'hui "une grande demande et on n'a pas encore assez de produits fabriqués en France. Cela veut dire qu'il faut que les constructeurs français accélèrent la cadence ou s'engagent à le faire", a déclaré le ministre dimanche sur France 3.

"Ce qui est super dans ce dispositif, (...) c'est que, à la fois, vous [donnez] accès à des gens qui sont pas nécessairement aisés à un véhicule électrique, pas cher, et vous le faites en plus en produisant plus de véhicules français. Il faut qu'on arrive à faire les deux", a souligné M. Lescure.

Stellantis martèle qu’il est impossible de construire une voiture d’entrée de gamme en France et vient d’ouvrir les ventes pour sa petite Citroën C3 électrique, produite en Slovaquie et proposée à 20.000 euros.

Surtout, Renault doit commercialiser au printemps 2024 sa Renault 5 électrique fabriquée dans le nord de la France, mais à des tarifs plus élevés, à partir de 25.000 euros.

Du côté des autres constructeurs, Volkswagen, Skoda, Nissan ou Hyundai ont également lancé des offres dans le cadre de ce "leasing social", mais seulement courant janvier.

Le groupe Volkswagen France a indiqué lundi que de nombreux dossiers avaient été "reçus et acceptés", mais a déploré le fait "d’être arrivé plus tard que les Français dans le dispositif".

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