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Wall Street ouvre en baisse, assommée par le bond des créations d'emplois

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, sous le choc de l'annonce d'un chiffre de créations d'emplois aux Etats-Unis représentant quasiment le double des prévisions, faisant craindre un nouveau tour de vis de la banque centrale américaine (Fed).

Dans les premiers échanges, le Dow Jones cédait 0,16%, l'indice Nasdaq abandonnait 0,70% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,50%.

L'économie américaine a créé 336.000 emplois en septembre, soit près du double des 170.000 anticipés par les économistes.

La surprise est d'autant plus grande que beaucoup d'investisseurs s'attendaient à un chiffre inférieur aux prévisions, sur la foi du rapport ADP qui a fait état mercredi de seulement 89.000 créations d'emplois dans le secteur privé, contre 160.000 attendus.

En outre, le ministère du Travail a revu en hausse les données des deux mois précédents, ajoutant 119.000 créations en net.

"Cette accélération (227.000 créations d'emplois en août) qui ajoute des revenus et stimule la demande et la croissance va poser problème à la Fed", la banque centrale américaine, a commenté Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics, dans une note.

L'économiste a relevé la décélération de la progression des salaires (+4,2% sur un an contre 4,3% en août), tandis que Peter Boockvar, de Bleakley Advisory Group, a souligné qu'une bonne partie de la surprise provenait de la fonction publique, les deux relativisant un peu la portée du chiffre.

Mais le marché a "pris peur", selon Quincy Krosby, de LPL Financial, les opérateurs redoutant un durcissement de la Fed, qui pourrait étouffer l'activité économique américaine, même si son resserrement monétaire n'a jusqu'ici produit que des effets à la marge. "Il y a eu un mouvement de ventes massif."

Le chiffre de créations d'emplois "est une bonne nouvelle pour l'économie mais, dans l'esprit du marché, cela se traduit par l'idée que la Fed va se tenir prête à relever son taux directeur encore une fois, et certainement pas à l'abaisser de sitôt", a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.

La réaction a ainsi été immédiate sur le marché obligataire, qui s'est remis à flamber, après une accalmie mercredi et jeudi.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a établi un nouveau sommet en seize ans, à 4,8852%. Son équivalent à trente ans est aussi allé plus haut qu'il ne l'avait fait depuis 2007, à 5,05%.

A la cote, Pioneer Natural Resources, l'un des géants du pétrole de schiste aux Etats-Unis, bondissait (+9,40% à 235,17 dollars) à la suite d'une information du Wall Street Journal faisant état d'un possible rachat par ExxonMobil, pour environ 60 milliards de dollars. La capitalisation boursière du groupe est d'environ 50 milliards de dollars.

L'opération donnerait à ExxonMobil une assise nouvelle dans le bassin permien, immense région pétrolifère qui couvre l'ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique.

L'opérateur de salles de cinéma AMC avançait (+4,58% à 8,68 dollars). Le groupe de Leawood (Kansas) a indiqué jeudi soir, après Bourse, que les pré-ventes du film "Taylor Swift - The Eras Tour", tourné lors de trois concerts de la chanteuse, avaient dépassé 100 millions de dollars, du jamais vu pour long métrage de ce genre.

La légende du jean Levi Strauss était sanctionné (-4,54% à 12,61 dollars) après avoir de nouveau abaissé, jeudi après Bourse, ses prévisions de chiffre d'affaires annuel, désormais comprises entre stabilité et progression de 1% sur un an.

Le laboratoire Amgen cédait 0,31% à 264,47 dollars après l'annonce de la finalisation de son acquisition de la société pharmaceutique Horizon Therapeutics, pour environ 27,8 milliards de dollars.

  1. Nasdaq

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