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L'Allemagne a importé 44,4 millions de tonnes de charbon gras l'année dernière, soit une hausse de 8% par rapport à l'année précédente, selon une évaluation du groupe d'importateurs de charbon allemands VDKi, relayée samedi par le journal allemand Bild.
Si en 2022, la Russie a livré moins de charbon (-37%) à l'Allemagne, elle est toutefois restée le premier importateur, avec 13 millions de tonnes. Depuis le mois août, un embargo européen sur le charbon russe est entré en vigueur, en réaction à l'opération militaire lancée par la Russie contre l'Ukraine il y a un an. D'après le groupe d'importateurs de charbon allemands, les États-Unis ont été le deuxième plus grand fournisseur avec 9,4 millions de tonnes de charbon gras (+32% par rapport à l'année précédente), suivis ensuite par la Colombie et l'Australie.
En raison du gel de l'approvisionnement en gaz russe, l'Allemagne utilise davantage de charbon pour produire de l'électricité. Berlin en utilise également pour produire de l'acier. Or, la combustion du charbon dégage plus de dioxyde de carbone que celle du gaz naturel, ce qui est néfaste pour le climat. Le gouvernement allemand souhaite dès lors réduire l'utilisation du charbon au profit du gaz, dont l'approvisionnement doit être sécurisé.
L'Union Européenne importait jusqu'à l'an dernier 45% de son charbon de Russie pour une valeur de quatre milliards d'euros par an, et certains pays, comme l'Allemagne ou la Pologne, qui l'utilisaient pour leur production d'électricité en étaient particulièrement dépendants. Alors que la consommation européenne annuelle de charbon, combustible fossile polluant, a chuté de 1.200 à 427 millions de tonnes entre 1990 et 2020, la fermeture de nombreuses mines sur le continent a contribué à accroître la dépendance des Européens aux importations.