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Les chars de combat Leopard 1 achetés en 2016 à l'Italie par l'entreprise suisse Ruag ne seront pas revendus à l'Allemagne, a indiqué lundi la ministre helvétique de la Défense, Viola Amherd.
Ils servent pour la revente de pièces détachées et sont préparés en cas d'intérêt d'éventuels acheteurs.
"Ils ne sont pas soumis à la spéculation", a assuré la ministre. Et de rappeler que les activités de Ruag sont soumises au droit de la neutralité et à celui sur le matériel de guerre.
Dans ce contexte, le groupe d'armement allemand Rheinmetall ne pourra pas racheter ces chars pour les livrer à l'Ukraine après les avoir remis en état. Le Secrétariat d'État à l'économie a refusé une demande préalable de Ruag MRO en ce sens, a précisé Mme Amherd, confirmant une information des journaux Tamedia parue début mars.
Elle répondait au Conseil national, (chambre basse du parlement helvétique) à des questions de deux députés, Franziska Roth et David Zuberbühler, qui ont cité 96 chars, se basant sur les médias. La ministre, qui a garanti que le Conseil fédéral (gouvernement) garde son autonomie, n'a pas donné de précisions chiffrées. Les véhicules usagés sont stockés en Italie et non opérationnels.
La ministre a encore rappelé que l'achat avait été effectué en 2016 par l'ancienne entreprise Ruag. Depuis 2021, elle est divisée en deux sociétés distinctes et indépendantes: Ruag MRO, qui travaille principalement pour l'armée suisse, et Ruag International.
L'Allemagne a demandé fin février à Berne d'autoriser la reprise de vieux chars Leopard par le groupe d'armement allemand Rheinmetall, en garantissant qu'ils ne seraient pas transférés à l'Ukraine. Mais le gouvernement suisse reste inflexible sur la neutralité historique du pays en dépit du débat qui l'agite depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022.