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Pacte européen sur la migration : un "recul pour les décennies à venir", selon Amnesty

L'accord trouvé par les 27 États membres de l'UE pour modifier en profondeur le système migratoire et d'asile européen "feront reculer le droit européen en matière d'asile pour les décennies à venir et entraîneront de plus grandes souffrances humaines", a réagi mercredi Amnesty International.

Le pacte, qui prévoit notamment un contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l'UE, des centres fermés près des frontières pour renvoyer plus rapidement ceux n'ayant pas droit à l'asile, et un mécanisme de solidarité obligatoire entre pays membres au profit des États sous pression migratoire, devra encore être formellement approuvé par le Conseil (États membres) et le Parlement européen.

"Le résultat probable est une augmentation des souffrances à chaque étape du parcours d'une personne vers l'asile dans l'UE", selon Amnesty. "De la façon dont ils sont traités par les pays extérieurs à l'UE, en passant par leur accès à l'asile et à l'assistance juridique aux frontières européennes, jusqu'à leur accueil au sein de l'UE, cet accord est conçu pour rendre plus difficile l'accès des personnes à la sécurité."

L'ONG s'inquiète d'un accord qui entraînera la détention d'un plus grand nombre de personnes aux frontières de l'UE, notamment des familles avec enfants et des personnes vulnérables. "Les garanties seront réduites pour les demandeurs d'asile dans l'UE, et davantage de personnes seront dirigées vers des procédures d'asile aux frontières inférieures aux normes."

Amnesty doute par ailleurs que le pacte puisse efficacement soutenir les États où les gens arrivent pour la première fois en Europe, notamment l'Italie, l'Espagne ou la Grèce. "Au lieu de donner la priorité à la solidarité via les relocalisations et le renforcement des systèmes de protection, les États pourront simplement payer pour renforcer les frontières extérieures ou financer des pays hors de l'UE pour empêcher les personnes d'atteindre l'Europe."

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