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Kiev a menacé jeudi de boycotter les Jeux olympiques de 2024 à Paris si le Comité international olympique (CIO) décidait de permettre aux athlètes russes et bélarusses, bannis de la plupart des compétitions internationales sous leurs bannières depuis l'invasion russe de l'Ukraine, d'y participer.
"Une telle situation est inacceptable pour notre Etat", a réagi le ministre ukrainien des Sports Vadym Goutzeït.
"Notre position reste inchangée: tant que la guerre continue en Ukraine, les athlètes russes et bélarusses ne devraient pas participer aux compétitions internationales", a-t-il dit sur Facebook.
"Si nous ne sommes pas entendus, je n'exclus pas la possibilité que nous boycottions et refusions de participer aux Jeux olympiques" 2024, a-t-il affirmé, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est fermement opposé à toute tentative de réintégrer Moscou et Minsk.
Le CIO avait indiqué mercredi que les moyens d'autoriser les sportifs russes et bélarusses devaient être "davantage explorés".
"Aucun athlète ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport", a estimé le Comité, s'attirant les foudres de l'Ukraine et d'autres pays européens.
Le Conseil olympique d'Asie (COA) a de son côté proposé jeudi d'intégrer ces athlètes à ses compétitions régionales comme les Jeux asiatiques en exprimant son soutien à la position du CIO.
La proposition du COA pourrait notamment permettre aux athlètes bannis de participer à ses épreuves régionales de qualifications, dont certaines ont déjà commencé, pour les JO-2024.
Michelle Donelan, La ministre britannique de la Culture également chargée des Sports, a de son côté estimé que l'initiative du CIO était "très éloignée des réalités de la guerre".
- "Guerre illégale" -
"Nous condamnons toute initiative qui permettrait au président (russe Vladimir) Poutine de légitimer sa guerre illégale en Ukraine", a-t-elle déclaré. "Le président du CIO (Thomas) Bach avait lui-même condamné il y a moins d'un an la Russie pour avoir violé la trêve olympique et demandé de +donner une chance à la paix+", a rappelé Mme Donelan.
Le chef du Comité olympique danois, Hans Natorp, a souligné que son pays était également fortement opposé au retour de la Russie dans le monde olympique. "L'agression russe en Ukraine s'intensifie", a-t-il rappelé sur Twitter. "Dans ces circonstances, il serait inacceptable de permettre à la Russie et au Bélarus de participer à des manifestations sportives".
"Nous maintenons fermement notre position. Il n'est pas encore temps de considérer leur retour", a-t-il ajouté.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a toutefois souhaité que les athlètes russes puissent participer aux JO mais sous bannière neutre.
"Je pense que c'est un moment pour les sportifs et qu'il ne faut pas priver les athlètes de leur compétition. Mais je pense et je plaide, comme une grande partie du mouvement sportif, pour qu'il n'y ait pas de délégation sous bannière russe", a-t-elle expliqué sur la chaîne de télévision France 2. Elle préfèrerait voir les sportifs russes concourir "sous une bannière neutre", comme cela s'est déjà fait.
Le comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris n'a toutefois pas voix au chapitre pour décider de la participation des sportifs russes et bélarusses.
Le CIO a rappelé mercredi que c'est la fédération internationale de chaque sport concerné aux JO qui a "seule autorité" en la matière.