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Douze personnes ont été interpellées mercredi dans le cadre de l'enquête ouverte après l'attaque à la voiture-bélier contre le domicile du maire de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), qui avait causé l'indignation de tout le pays.
Ces douze personnes ont été placées en garde à vue "pour effectuer un certain nombre de vérifications", a indiqué à l'AFP le parquet de Créteil, confirmant une information de BFMTV. "On reste très prudent" sur leur implication effective dans l'attaque, a précisé la même source.
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, au cœur des émeutes causées dans toute la France par la mort du jeune Nahel, tué le 27 juin à Nanterre par un policier, un véhicule enflammé avait été précipité sur le pavillon du maire, Vincent Jeanbrun (LR), causant notamment l'incendie de la voiture familiale.
Présente dans la maison, l'épouse de l'élu, la conseillère départementale Mélanie Nowak, s'était blessée en prenant la fuite avec ses deux jeunes enfants.
"On ne peut pas affirmer" qu'il existe un lien entre les émeutes survenues à travers le pays après la mort du jeune Nahel et l'attaque du domicile du maire de l'Haÿ-les-Roses, a tenu à préciser le parquet de Créteil.
Confiée à la police judiciaire du département, l'enquête a été initialement ouverte par le parquet pour tentative d'assassinat. Elle a été élargie depuis aux chefs d'association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et destruction de bien par incendie en bande organisée.
Le procureur de Créteil, Stéphane Hardouin, avait rapporté sitôt après les faits que la présence de plusieurs individus sur le lieu de l'attaque était "confirmée".
- Soutien -
L'enquête mobilise "une quarantaine d'enquêteurs dédiés", avait indiqué le parquet.
Sur fond de heurts entre jeunes émeutiers et forces de l'ordre, de pillages et de destructions de bâtiments publics dans de nombreuses villes, cette attaque a provoqué une vive émotion dans tout le pays et les condamnations unanimes de l'ensemble de la classe politique.
Le 3 juillet dans l'après-midi, plus de 2.000 personnes, dont le président du Sénat Gérard Larcher et la président du Conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse avaient participé, dans la petite ville de 30.000 habitants, à une marche de soutien au maire.
"J'attends que les auteurs de cet acte ignoble, ces assassins en puissance soient retrouvés et soient fermement condamnés à titre d'exemple", avait souligné Vincent Jeanbrun lors d'une allocution.
Plusieurs rassemblements en soutien aux maires de communes visées par les émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel ont également été organisées dans le sillage de cette agression.
Un rapport sénatorial publié mercredi a exprimé le souhait de renforcer la protection fonctionnelle des élus tout en alourdissant les peines encourues par les agresseurs.
Dans le cadre de cette consultation, 4,8% des élus ont affirmé avoir été fréquemment ou parfois victimes d'agressions physiques ou de violences depuis 2020, 25% de menaces et 40,5% d'incivilités ou injures.