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Pascaline Lepeltier, sommelière française: "Notre métier va bien au-delà du vin"

"Notre métier va bien au-delà du vin aujourd'hui", assure Pascaline Lepeltier, candidate française au concours international du meilleur sommelier à Paris, estimant que la profession doit suivre les changements des modes de consommation en explorant davantage les boissons du monde entier, qu'elles soient alcoolisées ou pas.

A 42 ans, Pascaline Lepeltier, qui travaille à New York, est détentrice des titres de meilleur sommelier et meilleur ouvrier de France. Elle participe avec ce concours qui s'achève dimanche à Paris à sa première compétition internationale.

Q - Comment s'est passée pour vous la demi-finale, quelles épreuves ont été les plus difficiles?

R - C'est la première compétition internationale que je passe, ce sont des champs d'expertise extrêmement vastes, il faut le faire dans une autre langue (anglais, ndlr) avec énormément de vitesse. Je suis mentalement très fatiguée, c'est très éprouvant. J'ai raté l'atelier cocktails parce que je n'ai pas compris la consigne. Pourtant j'adore les cocktails, un art que j'ai découvert il y a 14 ans à New York. J'ai la chance de travailler dans une ville qui me permet d'avoir un cosmopolitisme incroyable au niveau des boissons et des cultures gastronomiques.

Q - Identifier des boissons non alcoolisées, imaginer un menu vegan qui va avec, est-ce que vous pouviez vous y attendre?

R - Bien sûr qu'on peut s'y attendre! On a bien vu l'orientation des précédents concours, on connaît un peu les membres du jury, ce sont des personnes qui ont une expérience incroyable de la restauration à l'international, on sait que notre métier va bien au-delà du vin aujourd'hui.

Je travaille au Etats-Unis, je suis obligée de connaître mes cocktails, j'ai tous les soirs des personnes qui sont vegans dans mon restaurant, on a une demande de produits sans alcool qui explose. Cela me choquerait si on n'avait pas cela parmi nos compétences aujourd'hui.

Le monde du vin a aussi énormément évolué, on a plein de nouveaux pays, de cépages. Les gens mangent et boivent différemment et notre métier, c'est de rendre les gens heureux dans un restaurant.

Je suis pour continuer à explorer le monde de la boisson et du vin. Chaque chose que j'apprends avec le thé va trouver un écho dans le vin, ce que j'apprends sur la bière sera utile pour les spiritueux et le travail sur le vegan m'a fait beaucoup progresser sur les accords mets et vin.

Q - Venir d'une culture du vin, est-ce que cela n'a que des avantages pour vous? Certains professionnels déplorent que le métier n'est pas assez valorisé en France, où les sommeliers sont considérés comme de simples serveurs contrairement à l'Asie ou l'Amérique où ce sont des stars.

R - Quand on vient de France et d'une région viticole, qu'on le veuille ou non, on vit dans cette culture millénaire du vin. C'est bien plus facile pour moi que pour un représentant de pays où il n'y a pas forcément d'alcool.

Aux Etats-Unis, il n'y avait pas de sommeliers il y a 30 ans ou très peu. Il y a eu une starification il y a quelques années, aujourd'hui le soufflet est retombé.

En France, nous sommes des enfants gâtés. Les nouveaux pays qui découvrent le vin ont une telle soif d'apprendre, de partager, ils ont cet enthousiasme incroyable et ils vont très vite parce qu'ils ont vraiment envie.

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