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Les autorités brésiliennes ont renforcé la sécurité autour des centres du pouvoir saccagés le 8 janvier, incarcéré un millier de personnes et engagé des poursuites à l'encontre d'une quarantaine d'entre elles soupçonnées d'avoir participé aux émeutes ou incité au coup d'Etat.
La sécurité du District fédéral a été placée sous le contrôle de l'exécutif par un décret présidentiel le 8 janvier, date à laquelle des milliers de bolsonaristes ont envahi et saccagé les trois centres du pouvoir, une semaine seulement après l'investiture du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Le nombre de policiers militaires postés à proximité du Palais présidentiel, du Congrès et de la Cour suprême va "immédiatement" être porté de 248 à 500, a annoncé la gouverneure par intérim du District fédéral Celina Leao.
Mme Leao remplace Ibaneis Rocha, suspendu pour 90 jours en raison des failles de la sécurité le 8 janvier.
Plus de 2.000 personnes ont été arrêtées après ces attaques, que le gouvernement a qualifiées d'"actes terroristes".
Près de 1.200 ont été incarcérées et le parquet a engagé des poursuites formelles contre 39 d'entre elles pour association criminelle armée, atteinte au patrimoine, violence contre l'Etat démocratique et incitation au coup d'Etat.
Des infrastructures, des oeuvres d'art inestimables et du mobilier faisant partie du patrimoine national ont été détruits par les émeutiers, qui ont laissé derrière eux des graffitis appelant à un coup d'Etat militaire.
"Notre préoccupation est que ces actes ne se reproduisent plus jamais", a déclaré le procureur général Augusto Aras, qui a également ordonné le gel de 40 millions de réals (7,7 millions de dollars) d'actifs appartenant à ces 39 personnes.
- Des "professionnels" parmi les émeutiers ? -
M. Cappelli, nommé par le pouvoir exécutif pour superviser la sécurité à Brasilia, a déclaré lundi que les enquêtes visaient notamment à déterminer s'il y avait des "professionnels" parmi les émeutiers.
"Il y avait des hommes parmi les manifestants ayant une connaissance du terrain, des tactiques de combat et des caractéristiques professionnelles", a-t-il dit, citant un sergent blessé lors de l'émeute, au cours de laquelle, selon M. Cappelli, 44 militaires ont été blessés.
Le nouveau président de gauche Lula et son ministre de la Justice ont tous deux déclaré que les émeutes n'auraient probablement pas pu se produire sans aide de l'intérieur, notamment des forces de sécurité.
L'ampleur des dommages causés au patrimoine national est encore en cours de détermination.
Jair Bolsonaro, qui se trouve aux Etats-Unis depuis le 30 décembre, soit deux jours avant la fin de son mandat, nie tout lien avec ces assauts. Il fait cependant l'objet d'une enquête.
L'ancien président brésilien est apparu dans une vidéo publiée lundi par le site d'information Metropoles, s'adressant à des partisans près de son logement de vacances à Orlando en Floride.
"Je déplore ce qu'il s'est passé" le 8 janvier, a dit M. Bolsonaro, qualifiant ces événements d'"incroyables" et admettant "quelques erreurs" durant son mandat.
La police fédérale a indiqué qu'une opération de recherche de trois suspects soupçonnés d'avoir financé et organisé les actes de vandalisme, les barrages routiers et les manifestations antidémocratiques des dernières semaines, a permis l'arrestation d'une personne lundi.