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Ce n'est pas un poisson d'avril: la Russie prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en pleine guerre en Ukraine

Depuis ce samedi matin et durant un mois, la Russie prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. Une situation très paradoxale, à l'heure où les Russes mènent une guerre en Ukraine et dont le président, Vladimir Poutine, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Certains y voient presque un poisson d’avril: la Russie à la tête de l'ONU, l’organe qui s’efforce de maintenir la paix et la sécurité dans le monde. Le système est ainsi fait. Les présidences tournent chaque mois par ordre alphabétique.

La Belgique a eu son tour en février 2020 avec l’ambassadeur Marc Pecsteen. "Symboliquement, c'est assez choquant de voir un pays, qui par ailleurs méprise totalement le droit international, avoir cette responsabilité de présider le conseil de sécurité", confie Marc Pecsteen De Buytswerve, ancien ambassadeur de Belgique à l'ONU.

Un pouvoir restreint

Vladimir Poutine ne viendra bien sûr pas à New York, sous peine d’être arrêté. C’est son ambassadeur qui assume le rôle de président tournant. En réalité, sa marge de manœuvre est restreinte: il s’agit essentiellement d’organiser les travaux des réunions. "La présidence ne peut pas faire n'importe quoi. Il faut qu'il y ait un consensus sur ce programme de travail. Ça se fait par des consultations", indique Marc Pecsteen De Buytswerve. "Là où la présidence, par contre, a un peu plus de liberté, c'est que traditionnellement elle organise un ou deux événements phares", ajoute-t-il.

La Russie prévoit justement d’organiser une réunion sur ce qu’elle appelle "la situation réelle" des enfants ukrainiens emmenés en Russie. C'est l’objet même du mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine. "Que des fake news (fausses informations)", a lancé l'ambassadeur russe aux journalistes. "Ils vont chercher des opportunités pour pousser leur campagne de désinformation contre l’Ukraine", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadeur des États-Unis à l'ONU.

"Ceci dit, en réalité, même quand on n'a pas la présidence, on a toujours l'occasion de faire passer les messages qu'on veut. Donc ça, ça ne change pas grand-chose. C'est juste le fait que la fonction de présidence amplifie encore un petit peu la portée de ces messages", précise Marc Pecsteen De Buytswerve.

Dans un mois, le conseil de sécurité sera présidé par la Suisse, avec une tout autre ambiance en vue.

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Commentaires

1 commentaire

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  • L'ONU a autant de pouvoir que jadis le conseil des Nations à Paris (Conférence de la paix de Paris), elle n'a rien pu faire pour éviter la guerre de 1939/45...Je pense que Poutine doit rire ainsi que d'autres dictateurs ????

    Jean CARLIER
     Répondre