Partager:
Des centaines de travailleurs migrants embauchés comme agents de sécurité pour la coupe du monde de football de 2022 au Qatar n'ont pas obtenu justice pour les atteintes aux droits humains qu'ils ont subies, indique Amnesty International dans un communiqué jeudi. Une enquête de l'ONG démontre que des gardiens et des agents de sécurité embauchés par Teyseer Security Services, une société basée au Qatar, ont été la cible de préjudices et d'abus liés au travail.
Les travailleurs en question, originaires, entre autres, du Ghana, du Kenya ou du Népal, ont dû s'acquitter de frais de recrutement illégaux ainsi que d'autres coûts annexes et ont même été trompés sur les conditions générales de leur emploi. Les personnes interrogées par Amnesty ont dû payer de frais de recrutement allant de 185 euros à plus de 550 euros. Plus d'un tiers des hommes interrogés, surtout ceux qui travaillaient en tant que gardiens de sécurité, devaient travailler 12 heures par jour, jusqu'à 38 jours consécutifs, sans jours de repos ni rémunération prenant en compte les heures supplémentaires.
Pour avoir accès aux tribunaux du travail et au programme d'indemnisation qataris, une présence sur le sol du Qatar est requise. "N'ayant aucun moyen de déposer plainte à distance et n'ayant d'autre choix que de quitter le pays, les travailleurs migrants sont privés de justice", indique Amnesty.
Plusieurs travailleurs de la société se sont plaints de leurs conditions de travail, mais un ancien employé explique qu'un manager avait menacé de renvoyer plusieurs d'entre eux en représailles de leurs plaintes et les avait avertis de ne plus signaler de problèmes. Certains ont également signalé les traitements sur la ligne d'assistance téléphonique de la Coupe du monde, sans obtenir de réaction.
Teyseer a nié les accusations et répondu qu'elle avait suivi une procédure éthique de recrutement.