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Le chef du mouvement tunisien d'inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, un des principaux opposants au président Kais Saied, a comparu mardi au pôle judiciaire antiterroriste à la suite d'une plainte l'accusant d'avoir traité les policiers de "tyrans".
Sa comparution après la plainte déposée --selon son parti-- par un syndicat de police, survient dans la foulée d'une série d'arrestations menées dans les milieux politiques depuis début février.
Début 2022, lors des obsèques de Farhat al-Abbar, un leader de son parti, Rached Ghannouchi avait entre autres déclaré que le défunt "ne craignait pas les dirigeants ou les tyrans".
Ces propos avaient été interprétés par le syndicat policier comme incitant les Tunisiens à s'entretuer.
Après son audition sur ses paroles, le juge a décidé de laisser en liberté le politicien islamiste a indiqué à l'AFP son avocat Sami Triki.
Bête noire du président Kais Saied, l'opposant doit aussi se présenter jeudi devant la brigade de recherche et d'investigation de la police dans le cadre d'une autre enquête ouverte sur la base cette fois d'une plainte d'un policier affirmant être en possession d'un enregistrement téléphonique compromettant pour le chef d'Ennahdha, selon son parti.
En novembre 2022, il avait été entendu par un juge du pôle judiciaire antiterroriste pour une affaire liée au départ de djihadistes en Syrie et en Irak.
Il avait aussi été interrogé en juillet pour des soupçons de corruption et blanchiment d'argent liés à des transferts depuis l'étranger vers une organisation caritative affiliée à Ennahdha.
Au moins dix personnalités, pour la plupart des opposants appartenant au mouvement Ennahdha et ses alliés, mais aussi l'influent homme d'affaires Kamel Eltaïef et le directeur de la radio privée Mosaïque FM, Noureddine Boutar, ont été privés de liberté depuis début février lors d'un coup de filet des autorités.