Accueil Actu Monde International

La police indienne perquisitionne les domiciles de journalistes et de militants

Les autorités indiennes ont perquisitionné les domiciles de journalistes et de militants tôt mardi, suscitant de vives inquiétudes dans ce pays qui a dégringolé dans les classements évaluant l'état de la liberté d'expression et de la presse.

Les journalistes perquisitionnés sont notamment des collaborateurs du site d'information en langue anglaise NewsClick. Les autorités indiennes ont déposé une plainte en 2021 alléguant que le média recevait des fonds de l'étranger.

En août, le New York Times avait rapporté que NewsClick était financé par le millionnaire américain Neville Roy Singham qui "émaillait sa couverture de points de vue du gouvernement chinois", affirmation que l'intéressé a démentie.

Plusieurs perquisitions ont eu lieu dans la capitale New Delhi et à Bombay.

Les domiciles des journalistes Aunindyo Chakravarty, Prabir Purkayastha, Bhasha Singh et Paranjoy Guha Thakurta, de l'humoriste Sanjay Rajoura et du militant Teesta Setalvad ont été perquisitionnés, selon la presse locale.

Dans un communiqué, le Club de la presse de Bombay a exprimé sa "profonde inquiétude" indiquant que "plusieurs journalistes affiliés à NewsClick ont fait l'objet de perquisitions".

Le Club a demandé à la police de cesser "ce qui est perçu comme une campagne de harcèlement ciblée contre ces journalistes".

L'organisation des professionnelles des médias, Network of Women in Media, a jugé "choquantes" ces perquisitions ciblant "d'éminentes voix dissidentes".

A l'arrivée du gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi en 2014, l'Inde figurait au 140e rang sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF). En 2023, le pays se classe au 161e rang, soit un recul de 21 places en neuf ans, dont 11 depuis l'an dernier.

À lire aussi

Sélectionné pour vous