Accueil Actu Monde International

La ponction européenne sur les avoirs russes gelés rapportera 15 milliards à l'Ukraine: "Un seul pays doit payer: la Russie", dit De Croo

La Commission européenne présentera dans les prochaines semaines une proposition pour permettre que les bénéfices réalisés sur les avoirs russes gelés dans l'UE soient utilisés pour reconstruire l'Ukraine, a annoncé samedi le Premier ministre Alexander De Croo à l'occasion d'une visite à Kiev.

Environ 70% des avoirs russes gelés en vertu des sanctions internationales se trouvent en Belgique, auprès de l'institution de services financiers Euroclear. Le montant total est estimé à 260 milliards d'euros. Les autorités ukrainiennes, dont le budget est englouti par l'effort de guerre, réclament depuis le début du conflit que ces sommes colossales servent à réparer les dommages provoqués par l'invasion russe. Aucun accord n'a pu être trouvé jusqu'à présent sur l'utilisation des avoirs en tant que tels. Si les États-Unis et la Grande-Bretagne se montrent volontaires, les 27 États membres de l'UE sont plus réticents, estimant que juridiquement une telle piste était incertaine et fragile. Ils ont en revanche convenu de toucher aux intérêts générés par les avoirs gelés. Au total, quelque 15 milliards d'euros sur trois ans.

"La Russie paiera"

Une proposition de la Commission européenne est attendue. Ces fonds serviraient à diverses fins : achats militaires, paiement des soldats ou encore la reconstruction du pays.   "Un seul pays paiera pour la reconstruction de l'Ukraine, et c'est la Russie", a déclaré samedi le Premier ministre belge durant une conférence de presse en présence notamment du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.   

L'Occident doit faire davantage et "plus vite"

Alexander De Croo a passé toute la journée de samedi dans la capitale ukrainienne, Kiev. Il quitte l'Ukraine samedi soir avec une conviction majeure : l'Occident doit fournir au pays des fournitures militaires plus nombreuses et plus rapides. "Nous devons faire plus et plus vite", a-t-il déclaré. Plusieurs dirigeants occidentaux, dont M. De Croo, discuteront lundi à Paris de la manière de développer l'industrie de la défense. Cette visite à Kiev à grands renforts médiatiques était destinée à montrer le soutien de l'Union européenne et du G7 envers l'Ukraine qui commémore samedi le deuxième anniversaire de l'invasion russe. Les Premiers ministres italienne, Giorgia Meloni, qui préside le G7, et canadien Justin Trudeau, qui lui succédera, étaient également du voyage.  

Les dirigeants occidentaux ont tour à tour exprimé leur soutien à l'Ukraine en guerre, que ce soit sur le tarmac de Hostomel, théâtre d'une bataille décisive pour Kiev, ou durant la conférence de presse qui a suivi leur réunion de travail dans l'après-midi. Chacun a rappelé les efforts déjà consentis que ce soit en termes de sanctions infligées à la Russie ou de soutien financier et militaire. L'adhésion à l'Union européenne a également été l'un des sujets de discussion.  

Le rapprochement entre l'Ukraine et de l'Union européenne avance

L'Union et l'Ukraine ont entamé des négociations d'adhésion. "L'UE a démontré qu'elle était sérieuse à propos de l'avenir de l'UKraine dans l'Europe. Mais, par-dessus tout, l'UKraine a démontré qu'elle était sérieuse à propos de son avenir dans l'Europe", a souligné M. De Croo au cours d'un discours devant le parlement ukrainien. "Vous vous battez pour la sécurité du continent tout entier, c'est pourquoi le continent est derrière vous", a lancé Mme von der Leyen au cours de la conférence de presse.  

L'Italie et le Canada ont signé des accords bilatéraux de sécurité avec l'Italie et le Canada. Kiev renforce de la sorte ses soutiens dans le monde à l'heure où son armée doit reculer à certains endroits et où la population se fatigue d'une guerre dont elle ne voit pas l'issue. "L'Ukraine a plus d'amis dans le monde que Vladimir Poutine", a assuré M. Trudeau, ajoutant que son pays serait aux côtés de l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra".

 

À lire aussi

Sélectionné pour vous