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Ce vendredi matin, une assemblée du personnel d'Audi Brussels à Forest National pourrait être marquée par des annonces cruciales concernant une possible restructuration menaçant jusqu’à 2.600 emplois, alors que les syndicats s'attendent à une faible participation et critiquent le choix du lieu.
Une assemblée du personnel d'Audi Brussels est organisée ce vendredi matin au sein de la salle de concerts Forest National, au cours de laquelle des annonces sont attendues, selon des sources syndicales. Les syndicats considèrent cependant que la participation des travailleurs du constructeur automobile sera faible.
Cette assemblée se déroule sous haute tension, alors que la direction d'Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l'usine bruxelloise, laissant planer la menace d'une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres en 2025.
Ce vendredi matin, une partie du personnel s'est rassemblée devant l'usine. Certains partirons, ensemble vers Forest National, tandis que d'autres resteront sur le lieu de travail. Ces derniers comptent boycotter l'assemblée du personnel, dénonçant le choix de Forest National.

La réunion a débuté peu après 10h. Lorsque la direction est arrivé sur scène, les employés ont hué et sifflé. "Menteurs", "vendus", peut-on entendre dans la vidéo que nous nous sommes procurés. Selon la police, environ 1000 personnes sont à l'intérieur de la salle de spectacle.
Quelques pétards ont éclaté peu avant 10h00. Des mesures de sécurité renforcées, incluant grilles et fouilles, ont été mises en place, suscitant l'indignation des employés.
Les sous-traitants, interdits d'accès à la salle, ont exprimé leur frustration. Kader, sous-traitant chez Audi depuis six ans, déplore le manque de communication depuis l'annonce de la restructuration en juillet. Ce vendredi encore, "on a l'impression d'être mis de côté", a dénoncé le travailleur. "On n'est pas des employés, on est des terroristes", a lâché un collègue, ironique et amer face au dispositif de sécurité mis en place.
Les journalistes se sont également vu refuser l'accès à la salle.
Dans l'incertitude la plus totale, les syndicats restent prudents quant à la teneur des annonces qui seront faites lors de l'assemblée générale. "Il sera éventuellement question de la reprise de la production attendue la semaine prochaine", a indiqué Ronny Liedts de la CSC, tout en s'interrogeant sur la pertinence de louer Forest National si aucune annonce majeure n'est à l'ordre du jour. L'entreprise étant actuellement dans la phase 1 de la Loi Renault, aucune annonce de licenciement ne devrait être faite.
Une rencontre entre les représentants syndicaux et le ministre bruxellois de l'Emploi, Bernard Clerfayt, est prévue en marge de l'assemblée générale.
La colère gronde
Depuis l'annonce de la direction d'Audi, la colère gronde, avec une grande manifestation d'ores et déjà prévue le 16 septembre. Un conseil d'entreprise extraordinaire organisé jeudi n'a pas permis d'apaiser les esprits, les syndicats déplorant le "peu d'informations concrètes" apportées par la direction.
La décision d'organiser l'assemblée du personnel à Forest National, et non sur le site d'Audi Brussels, semble également mal passer auprès des employés. Un délégué syndical estime ainsi que "ce choix n'est qu'un prétexte pour justifier des mesures de sécurité renforcées et des fouilles à l'entrée". Les syndicats s'attendent d'ailleurs à ce que la participation du personnel soit faible.
La zone de police Bruxelles-Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles) prévoit par ailleurs "un dispositif afin de gérer les éventuels débordements et ce dans un esprit de désescalade", a indiqué une porte-parole.
En même temps que cette assemblée du personnel, une rencontre sera organisée à 09h30 entre les représentants nationaux des syndicats et le ministre bruxellois de l'Emploi, Bernard Clerfayt. L'office bruxellois de l'emploi Actiris et Bruxelles Formation seront également présents à cette réunion.



"prétexte pour justifier des mesures de sécurité" Si les syndicats étaient dignes de confiance ce ne serait pas nécessaire. Mais vu qu'ils ne peuvent exprimer leur désaccord que par les menaces physiques, la violence et les insultes, c'est normal de prévoir des mesures de sécurité!