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"Quand on sort de chez nous, on peut retrouver notre voiture cassée": les trafiquants envahissent le quartier d'Anwar, il témoigne

Au milieu des trafiquants de drogue qui envahissent certains quartiers de la capitale, les riverains vivent un enfer. Anwar est venu témoigner de cette situation sur le plateau de Rendez-vous.

Cet habitant de Saint-Gilles se "retrouve dans une sorte de prise d'otages". "C'est-à-dire que quand on sort de chez nous, on a tous les jours des voitures fracassées, des gens qui fument du crac devant notre porte, des gens harcèlent les passants... C'est un cercle qui tourne dans les quartiers entre ceux qui vendent et ceux qui achètent et on se retrouve entre ces gens-là qui causent une violence psychologique quotidienne."

Cette violence dont il parle, elle est exprimée de plusieurs manières : "Quand on sort de chez nous, on peut retrouver notre voiture cassée. Je suis un garçon en âge de me défendre, mais il y a des personnes isolées, des gens qui ne peuvent pas se défendre et qui ont peur de sortir pour faire leurs courses."

C'est le citoyen qui trinque

Dans ce quotidien, les riverains attendent des réponses de la part des autorités. "Je comprends que ce n'est pas facile de lutter contre ça, mais les réponses qui viennent de la police c'est qu'il n'y a pas assez de budget et la réponse du politique c'est que c'est une problématique qui est au-delà du quartier, le communal dit que c'est pour le régional qui dit que c'est pour le fédéral... On est une sorte de ping-pong entre plein de gens qui se relancent la balle et, finalement, c'est le citoyen qui habite dans le quartier qui trinque." 

"On entend qu'il y a une sorte d'impuissance. On aimerait que les gens qui peuvent activer la sonnette d'alarme et activer des réponses concrètes le fassent maintenant."

Partir face au danger ?

Face à l'absence d'une solution rapide et efficace, certains riverains ont déjà leur choix : ils préfèrent partir. Une option qu'Anwar envisage lui-même avec sa famille. "Il y a des gens qui ont déjà quitté le quartier. Dans notre immeuble, il y a déjà deux couples qui ont acheté et qui sont partis en moins d'un an. Nous-mêmes, à un moment, on se pose la question alors qu'on aime bien notre quartier, mais il y a des parcs qu'on ne peut pas utiliser, des bacs à sable qui sont pleins de seringues... On a plein de problèmes qui font qu'on se pose la question [de partir]."

Mais "Déménager, ça coûte cher et quand on se tire dessus dans le quartier, ce n'est pas sûr que les acheteurs accourent", regrette encore le musicien de profession.

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