Accueil Actu Vos témoignages

10€ en français, 7€ en néerlandais: "Pourquoi la version qui doit être traduite est-elle moins chère ?", se demande Christian

Près de 4€ de différence pour la même BD. De passage devant le présentoir d'un magasin, Christian a été interpellé par la différence de prix entre la version francophone et la version néerlandophone du même ouvrage. Il a appuyé sur le bouton orange Alertez-nous. 

"C'est un peu surprenant", lance Christian en faisant référence aux prix de la nouvelle bande dessinée Astérix qui diffèrent en fonction de la langue. C'est en faisant ses courses au Colruyt d'Enghien, une commune proche de la frontière linguistique, que l'homme a remarqué l'importante variation de prix: "Astérix en néerlandais coûte 6,95€ et en français, 10,55€." C'est le prix de la version francophone qui interpelle le plus notre alerteur: "À la base, c'est en français, je ne comprends pas comment la version qui doit être traduite est moins chère."

La BD en néerlandais est un support souple, celle en français est un support dur

Nous nous sommes adressé à Michaël Louvet, premier vendeur du magasin qui assure que "Colruyt ne décide pas du prix, il est fixé par l'éditeur". Toutefois, il souligne que les deux ouvrages ne sont pas exactement identiques: "La BD en néerlandais est un support souple, celle en français est un support dur." Il suppose donc que cette différence de prix pourrait être liée à ce facteur.

Et il suppose bien. "La différence est liée aux coûts de fabrication", avance Tonio Loy, employé dans un magasin de BD.

Edition numérique des abonnés

Des choix différents

Il y a une différence presque culturelle entre le nord et le sud du pays en ce qui concerne le marché de la bande dessinée: "Dans le nord, on est resté fidèle à un format souple, broché. Du côté francophone, le format souple était majoritaire il y a quelques décennies et petit à petit, on a assisté à un basculement vers le cartonné. Une BD plus prestigieuse, plus coûteuse qui est orientée plus vers un marché de collectionneurs", explique le vendeur.

Comment fixer le prix d'une bande dessinée?

C'est l'éditeur qui fixe le prix d'une BD. Pour y voir plus clair, nous avons interpellé les éditions Casterman. S'il est compliqué de fournir des proportions exactes, on nous apprend que sur la vente d'une bande dessinée, le libraire empoche entre 32 et 38% du prix, l'éditeur entre 45 et 49%, enfin, le reste couvre les coûts de distribution.

Edition numérique des abonnés

L'éditeur se charge entre autres de la rémunération de l'auteur et des coûts de fabrication. Ces derniers peuvent être très variables en fonction de différents éléments comme le papier, l'impression ou encore le façonnage, et ainsi avoir une incidence sur le prix de vente.

À tout cela, s'ajoute la TVA de 6%.

Les vendeurs n'ont que très peu de marge de manœuvre sur ces prix, et là encore, cela dépend de la partie du pays dans laquelle vous vous trouvez. En Wallonie, la loi prévoit une remise maximum de 5% pendant un an après la sortie. Alors qu'en Flandre, les vendeurs peuvent aller jusqu'à 10% pendant 6 mois. À Bruxelles, devant la difficulté de concilier les deux lois, on opte pour plus de liberté pour le vendeur.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

1 commentaire

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • Ce qui est interpellant, c'est de voire que le libraire touche 4.20€ sur 12 ... Simplement pour servir d'intermédiaire, sans aucune valeur ajouté, sans aucun service supplémentaire, sans aucune garantie à fournir.

    Thierry Frayer
     Répondre