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Mélanie et Idan choqués en découvrant ce que la commune a fait de leur chat décédé: "Ce sont nos compagnons de vie et on les traite comme ça"

"Nos chats, ce sont nos bébés", résument Mélanie et Idan. Ce couple de Bruxellois adore les chats. Ils les aiment tellement qu'ils ont "aménagé tout l'appartement" pour qu'ils s'y sentent le mieux possible. "On n’a pas d’enfants donc on s’en occupe tout le temps".

Alors quand, début septembre, leur chatte Tardis ne revient pas, l'angoisse les gagne. "Dès qu’on a constaté la disparition d’un de nos chats, on a préparé des affiches et prospectus qu’on a mis dans tout le quartier".

Une semaine durant, le couple va "faire le tour du quartier en l'appelant". Des efforts qui resteront vains. "Un habitant du quartier nous a dit avoir trouvé le corps d'un chat qui correspondait à la description. Il nous a envoyé une photo. Ça ressemblait à notre chat, mais nous n’en étions pas sûrs. Il nous a prévenus qu’il l'avait trouvé dans la rue et qu’il a averti la police qui s’en est occupé."

"On a toujours entendu qu’un chat qui est retrouvé, il est scanné et ses propriétaires sont prévenus, donc on ne pouvait pas s’imaginer que c’était notre chat. On a contacté la police, ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas de scanner et qu’on devait contacter la commune."

Va alors commencer une succession de coups de fil donnés puis redirigés dans tous les sens. "A chaque étape, on nous a dit qu’ils n’avaient pas de scanner", s'étonnent les propriétaires de Tardis, qui vont finalement réussir à arriver au service qui s'occupe de réceptionner les animaux morts. Un rendez-vous est pris et c'est le cœur serré qu'ils s'y rendent. Mieux équipés que les services communaux, Mélanie et Idan apportent leur propre scanner. Ils veulent être sûr qu'il s'agit bien de leur animal de compagnie.

J'en suis toujours chamboulé

Une fois sur place, les désillusions vont s'enchaîner. Dirigé vers "un placard", Idan va découvrir un congélateur. A l'intérieur, "il y avait plein de sacs en plastique". L'agent communal les ouvre devant Idan. "Il y avait des chats, des lapins, plein d’animaux décédés qu’ils ramassent sur les routes". Un spectacle qui lui retourne l'estomac. 

Et l'informaticien n'était pas au bout de ses surprises. "L'employé de la commune m’explique que quand le frigo est plein, ils les envoient à l’usine. J’ai répondu : 'Comment ça à l’usine ? Vous ne les faites pas incinérer ?' Il me dit que non, qu’ils en font de la matière première, comme de la colle."

Pour cet amoureux des animaux, c'en est trop. Après avoir constaté que l'un des chats est bien le sien, il rentre traumatisé. "J’en suis toujours chamboulé même des semaines après", confie-t-il.

"Ce n’est pas une fin honorable pour des animaux de compagnie", s'offusque-t-il. "On vit avec eux, ce sont nos compagnons de vie et on les traite comme ça au final… Ce qui me choque le plus c’est comment ils sont traités après. Le fait qu’on transforme des animaux morts, qui appartiennent à des gens, en matière première pour en faire de la colle."

Pas de suivi

Au-delà du spectacle morbide auquel il a été confronté, Idan est profondément déçu du déroulement de cette affaire. "A aucun moment on a essayé de nous retrouver. On se dit que si on n’avait pas insisté, on serait toujours en train de chercher dans la rue à agiter des sachets de croquettes en espérant qu’elle revienne."

S'il a pu retrouver son animal et lui rendre les derniers adieux qu'il méritait, le fait que certains propriétaires ne puissent pas le faire est intolérable pour Idan. "Il y a des gens qui cherchent tous les jours leurs chats alors que si ça se trouve, la commune s’en est chargée et en fait un business".

La commune veut être plus efficace 

Du côté des autorités communales, le porte-parole de l'échevine du Bien-être animal rappelle que l'objectif premier est de "débarrasser le cadavre de la voie publique pour éviter la propagation de nuisibles ou de maladies".

Ça, c'est pour l'aspect propreté. Mais qu'en est-il de l'aspect émotionnel ? François Descamps explique que la commune a "une convention avec un refuge" équipé en scanner afin que des membres de ce refuge puissent passer "régulièrement" pour identifier les animaux de compagnie ramassés sur les routes et avertir leurs propriétaires. Seulement, "les refuges sont souvent débordés", précise le porte-parole. Dès lors, il est difficile de passer de manière régulière. 

En ce sens, la commune souhaite gagner en efficacité et a lancé les démarches pour faire l'acquisition de scanners afin de pouvoir avertir les propriétaires bien plus rapidement. "On s’est rendu compte que les collaborations avec les refuges, ça prend parfois un peu plus de temps que ce qu’on pouvait faire nous-même et finalement, ces scanners peuvent rentrer dans un budget qu’on va mettre à disposition. On va s’assurer que nos services en soient équipés", assure encore François Descamps. 

"La ville a envie de pouvoir informer les propriétaires en cas de décès de leur animal préféré", conclut le porte-parole.

Un scanner coûte une centaine d'euros.

Ce n'est pas "juste un chat"

Pour la vétérinaire et journaliste Hélène Gâteau, l'adieu à son compagnon à poils est très important. D'où l'impératif pour les communes d'être réactives à ce sujet. "Quand on a un animal de compagnie, on y est très attaché. S'il vient à disparaître, ça peut être très douloureux pour les propriétaires. Pour pouvoir faire le deuil, car c'est un véritable deuil comme lorsqu'on perd quelqu'un proche de soi, il faut savoir ce qui est arrivé à l'animal".

"Il ne faut jamais minimiser le deuil", ajoute-t-elle. "Ce n'est pas parce que c'était 'juste un chien' ou 'juste un chat' que le deuil est moins important. Il peut être de la même intensité que quand on perd un proche humain de son entourage". 

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Commentaires

3 commentaires

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  • La commune est responsable de tous les animaux trouvés morts ou blessés sur la voie publique.

    Cheynya Ftn
  • non c est pas possible de faire un article de ça . faut prendre une maison et les garder chez soit si tu ne veux pas les retrouver en bouillie paracerque ils ont traverser entre deux voiture et se sont fait renverser .ce sont vos animaux a vous de vous en occuper et de prendre tout les frais a vos charges au lieu d attendre que la commune les prennent pour vous .on vis dans un monde de fou

    dominique decarnoncle
     Répondre
  • Il serait intéressant de citer le nom de "la commune" en question , car il y a plusieurs communes autour de Bruxelles !

    roger rabbit
     Répondre