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Myriam se rend sur la tombe de ses grands-parents, elle ne découvre que de la terre : "Mais qu'est-ce qu'ils sont devenus?"

À l’approche de la Toussaint, de très nombreux Belges se rendent sur les tombes de leurs défunts. D’autres choisissent de venir plus régulièrement et certains aimeraient venir plus souvent, mais n’en ont pas l’occasion. Quoiqu’il en soit et peu importe la fréquence, venir rendre visite à un proche disparu est toujours un moment solennel.

Un moment que ne vivra plus Myriam, qui a vécu une mésaventure au moment de se recueillir sur la tombe de ses grands-parents décédés. Elle nous écrit via le bouton orange Alertez-nous.

On nous avait dit que tout allait être fait dans les règles de l’art

"Je suis allée voir la tombe de mes parents et de mes grands-parents au cimetière de Familleureux et la tombe avait disparu ! Il y a quelques années, nous avons fait les démarches auprès de l'Administration Communale de Seneffe pour que celle-ci ne disparaisse pas, après un avis déposé sur leur tombe. Nous avions demandé que les dépouilles nous soient rendues afin de les faire transférer dans un caveau familial. La pierre tombale, bien entretenue, ne nous a pas été rendue. Nous considérons cela comme vol sentimental et matériel", dénonce-t-elle.

Encore choqués par la disparition subite du caveau de ses grands-parents, Myriam et ses enfants ne comprennent pas comment cela a pu être possible. On ne les a pas prévenus ! "On se dit "Mais, qu'est-ce qu'ils sont devenus" ? Où est le respect de nos ancêtres ? On nous avait pourtant dit que tout allait être fixé dans les règles de l’art".

Quelles sont ces règles justement ? Comment expliquer la disparition de cette tombe, sans en avoir prévenu la famille ? Qui fixe les règles en matière et quelles sont-elles ? Explications.

"Une tombe, c’est une forme de location"

Actuellement, en Fédération Wallonie-Bruxelles, les concessions sont accordées pour une durée de dix ans minimum et de trente ans maximum. Les renouvellements de concessions existantes, y compris les anciennes concessions à perpétuité, sont accordés pour une durée de dix ans minimum et de trente ans maximum.

Pour comprendre la suite des opérations, nos équipes sont allées à la rencontre de Xavier Deflorenne, coordinateur de la cellule de gestion du patrimoine funéraire de la Région wallonne. Il est également connu dans la région comme étant "Monsieur cimetière".

"En choisissant une concession, on a le choix entre des concessions qui vont jusqu'à 30 ans et des emplacements non-concédé, qui ne donnent aucun droit. On peut donc avoir un emplacement non-payant, tout en sachant que ça ne donne aucun droit de renouvellement", précise-t-il.

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Si à l’époque, le délai des concessions allait jusqu’à perpétuité, puis 50 ans, la règle désormais, c’est 30 ans : "Pour être reconduite, la concession doit être payée avec un loyer et bien être entretenue, sinon la commune peut également déposer un avis".

Comment donc expliquer que la tombe des parents de Myriam ait été dégagée sans qu’elle n’en soit mise au courant ? "S’il n’y a pas de renouvellement, la famille reçoit un courrier, un mois avant la pose d’une affiche sur la tombe. Des tombes qui disparaissent, ça n’existe normalement pas".

Un couac communal a donc fait que Myriam ait retrouvé un cimetière vide de la tombe de ses grands-parents. Pourtant, les délais avant d’enlever les tombes sont relativement grands.

"Minimum deux Toussaints, durant lesquelles l’affiche est visible. Désormais, les familles ne visitent parfois plus les tombes au moins une fois par an, c’est pour ça que la législation prévoit deux Toussaints", précise Xavier Deflorenne. "En somme, une famille qui ne le sait pas, c’est une famille qui ne vient pas voir la tombe".

Les cimetières ne s’agrandissent plus

Si la loi fixe deux Toussaints comme délais, il faut savoir qu’à Seneffe, la commune ou s’est passé l’histoire de Myriam est encore plus flexible. "Ici, on prévoit même trois Toussaints", détaille Eric Delannoy, échevin des travaux et des cimetières, qui pointe également un autre problème.

Des concessions qui ne sont pas renouvelées, à Seneffe comme ailleurs, sont exhumés. "Il faut de la place pour d’autres, car la Région wallonne ne veut plus augmenter la taille des cimetières. Ils ont quatre murs et il faut s’y tenir", détaille-t-il. 

Dans ces cas, les restes sont repris par un entrepreneur et déposés dans un ossuaire dans les cimetières. 

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"S’ils sont là, tant mieux, au moins on sait qu’ils sont quelque part", philosophe Myriam. "Mais c’est simplement dommage, ils auraient pu reposer auprès des autres, dans le caveau familial".

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Commentaires

5 commentaires

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  • On fait même maintenant de l'argent sur le dos des morts.Honte à Di Rupo et la région wallone

    Alain Schmit
     Répondre
  • Une affiche ça s'envole, ça s'arrache... C'est pas sérieux.

    Seaone .
     Répondre
  • C'est du belge.

    Libo Photos
     Répondre
  • Hé oui, il faut surveiller son courrier

    Cheynya Ftn
     Répondre
  • C'est du vol organisé ! Vivement les élections !

    roger rabbit
     Répondre