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Par choix ou par obligation, environ 25.000 Belges occupent des "habitats légers": quelle est cette pratique qui prend de l'ampleur?

La maison que Jean louait a été vendue. Malheureusement, il n'a pas trouvé de nouveau logement et a dû trouver refuge dans sa caravane qu'il partage avec son papa de 83 ans. Ne pouvant se permettre de payer un emplacement de camping, d'autant que "c'est déjà plein", Jean s'est installé sur un parking le long de la Nationale 4, à Marche-en-Famenne. Un emplacement provisoire après s'être déjà fait chasser d'autres endroits. 

"Mon problème, c'est d'être ennuyé tout le temps par la police. Ne pas avoir d’aide parce que je suis vraiment abandonné de la société", déplore l'homme de 56 ans. "J'ai fait plusieurs CPAS dans plusieurs communes différentes pour demander des logements, soit un petit appartement ou une petite maison. Mais bon, on me répond chaque fois qu’il n’y a rien."

Jean se débrouille donc sans eau ni électricité, si ce n'est son petit générateur qu'il fait tourner une demi-journée. 

"On est quand même mieux dans une caravane que dans un carton", relativise notre témoin. "On peut se faire un peu de chauffage, on peut cuisiner, on est à l’abri du vent, mais on ne peut pas dire qu’on est bien dedans. C’est provisoire."

S'il prend la situation aussi bien que faire se peut, elle lui pèse malgré tout. "Si le gouvernement ne bouge pas ses fesses pour s'occuper des citoyens, ils vont se retrouver de plus en plus à la rue". 

Si Jean s'est retrouvé à habiter dans sa caravane, c'est contraint. Néanmoins, d'autres personnes ont fait le choix de l'"habitat léger" de manière volontaire. Mais bien que cette nouvelle sorte de logement soit intégrée dans le code du logement de Wallonie depuis 5 ans maintenant, certaines communes restent réticentes à accepter des yourtes, tiny houses ou des caravanes. 

La raison est très simple, selon Vincent Wattiez : "Ça fait peur". 

"On se dit : 'Non, ce n'est pas possible, c'est une maladie qui s'installe dans notre village, on ne peut pas laisser faire ça"

Il y a des permis qui sont délivrés, mais pour des personnes qui ont peu de moyens culturels ou financiers, c'est la croix et la bannière et ils finissent par se retrouver sur un parking le long d'une autoroute." 

"Habitat léger", c'est quoi au juste ?

Les habitations légères doivent répondre à des critères bien précis : elles doivent être des habitations et répondre à au moins trois des critères du tableau ci-dessous.

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L'objectif est de fixer des critères de qualité et de salubrité de vie. Ce type d'habitation peut être une partie de la solution à la crise du logement, mais ça doit rester de l'ordre du choix. 

"Il ne doit pas s'agir d'un habitat low-cost parce qu'il n'y a pas d'autres solutions en place", argue Dimitri Phukan, le directeur de l'ASBL "écoconso". "De manière générale, l'habitat léger peut être intéressant, car on habite de plus petits espaces et ces habitations peuvent être mobiles. C'est intéressant d'un point de vue écologique, notamment, mais aussi financier. Les logements ont des coûts exorbitants donc ça peut être une solution de démarrage aussi."

L'habitat léger peut offrir une solution dans l'actuelle crise du logement, mais elle n'est pas LA solution, estime encore Dimitri Phukan. "Les logements légers peuvent être une solution dans la palette de solutions disponibles, mais il faut que des logements de qualité pour tout le monde." 

On estime qu'environ 25.000 personnes vivent dans des habitats légers en Wallonie. Un nombre qui pourrait augmenter dans les prochaines années si des espaces sont créés. 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Décroissance pour certaines personnes, obligation pour la majorité. Ce pays est une fabrique à pauvres....

    Klaude Hiro
     Répondre
  • Ils pouvaient payer un loyer mais ne peuvent pas payer un emplacement de "camping"?bizarre

    CHRISTINE LIENARD
     Répondre
  • les loyers augmente la nourriture augmente les taxes augmente la seul chose qui augmente pas c'est les salaire

    Sébastien Demonté
     Répondre