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Martin Maes accumule les succès en descente VTT. Une discipline peu connue, mais ce jeune sportif originaire de la région liégeoise en fait pourtant son métier depuis 3 ans, alors qu'il n'a que 18 ans, ce qui suscite pas mal d'interrogations dans son entourage. Entraînements intenses, voyages, chutes et blessures. Le chemin qui le mène au succès est paré d'embûches. Mais Martin s'accroche, et dévale les pentes piégeuses avec une étonnante maîtrise.
Martin Maes accumule les succès en VTT. A seulement 18 ans, il présente déjà un palmarès éloquent, avec en point d'orgue un titre de champion du monde de descente chez les juniors en 2013. Des performances qui n'ont pas laissé les professionnels de la discipline insensibles, Martin ayant été engagé comme coureur professionnel dès ses 15 ans, ce qui a le don d'étonner. "Des fois des gens ont du mal à comprendre que je vis de cela. Les professeurs ne savent pas vraiment ce que je fais et posent beaucoup de questions. Cette discipline n'est pas très médiatisée, donc quand je dis que mon métier c'est l'enduro VTT ou la descente VTT, ils s'interrogent", nous a confié le jeune homme après nous avoir contacté via notre page Alertez-nous.
"D'abord mon sport, puis ma passion. Et maintenant c'est mon métier"
Il faut dire que Martin est tombé dans la "potion magique" du VTT dès son plus jeune âge. "Mon papa a fait de la descente en VTT son sport et son métier. C'est plus que probablement de lui que j'ai attrapé ce virus", avoue-t-il. Quant à son propre parcours, il a évolué tout naturellement. "La descente en VTT, c'était d'abord mon sport, puis ma passion, et maintenant c'est aussi mon métier".
Comme pour toute discipline sportive, quand on atteint les sommets, un mode de vie s'impose. Plus question de faire l'impasse sur une sortie à vélo ou sur une séance d'entraînement physique. Si la vie de Martin peut faire rêver, elle est aussi faite de courage et de sacrifices. "Comme tout sport de haut niveau, il faut s'entraîner. Et même si nos spéciales sont en descente, il faut un physique irréprochable pour rester performant sur toute la longueur du parcours. Il faut travailler dur, parfois il faut un peu se priver au niveau de la nourriture ou des divertissements. Aller s'entraîner plusieurs heures dans le froid en hiver c'est dur aussi. Mais ça c'est comme pour tout sport de haut niveau. Il n'y a pas de secret", explique-t-il.
Photo: Sven Martin
Mais le jeune homme originaire de la région liégeoise n'oserait pas se plaindre. Que du contraire, malgré les restrictions diverses, il vit un rêve éveillé, et le fait de participer à des compétitions internationales lui permet de découvrir de nombreux pays, et les plus belles descentes de la planète pour les fans de VTT. "Les compétitions se déroulent un peu partout dans le monde. Ici la première manche de la saison se déroulera au Chili. Après on ira en Argentine puis en Irlande, en France, aux Etats-Unis et en Australie", déclare-t-il.
Martin a récemment signé "un bon contrat"
Et si ces parcours ne ressemblent pas vraiment à ce qu'on trouve chez nous, Martin a la chance d'habiter dans une des régions les plus vallonnées de la Belgique. "J'habite à Neupré, donc par chance j'ai quelques endroits où je peux m'entraîner près de chez moi, comme les bois du Sart Tilman et les bois d'Angleur. Mais l'idéal, c'est évidemment d'aller s'entraîner à l'étranger, dans la haute montagne, dans des endroits plus propices à la discipline. Là on va partir début février en Californie".
Professionnel depuis 3 ans, Martin Maes a signé "un bon contrat", selon ses termes, pour les trois prochaines années. De quoi aborder l'avenir avec une certaine sérénité alors qu'il lustre encore les bancs d'école. "J'ai la chance d'être à l'IPEPS de Seraing, une école où on retrouve aussi les jeunes du Standard de Liège. Ils sont habitués aux élèves qui ont des contraintes extra-scolaires pour progresser dans le sport de haut niveau. Il y a une section 'cyclisme', ce qui me permet de m'entraîner deux fois par semaine. Et quand je pars à l'étranger, la ligue s'arrange avec l'école et je n'ai pas de souci pour mes absences lors des compétitions. J'ai beaucoup de chance, ils sont forts compréhensifs et ne me posent jamais de problème. Au contraire, ils m'aident", avoue-t-il toput en se réjouissant que cette "contrainte" touche à sa fin. "Là je termine ma rhéto, et puis je pourrai encore plus me consacrer à mon sport. Ce sera une pression en moins".
Toute erreur se paie cash
Car la pression, outre celle des résultats, le jeune cycliste est contraint de faire avec. Les risques de se faire mal sont bien réels dans cette discipline sportive et toute erreur peut se payer cash. "Les chutes, ça fait partie du métier. Moi je n'ai jamais été gravement blessé. Quelques fractures, pertes de connaisance ou commotions, mais jamais d'opération. Je sais que ça m'attend car c'est courant dans ce sport", dit-il.
Et si les vitesses de pointe peuvent faire frémir, elles sont atteintes sur de brefs laps de temps. Et généralement, ce ne sont pas dans ces secteurs que les coureurs se font mal. "La vitesse de pointe tourne généralement aux alentours de 80 km/h sur une descente, mais c'est très bref et pas représentatif du parcours global. Mon record c'est en 2012. J'ai fait une course où on démarrait sur un glacier et mon GPS m'indiquait que j'étais à 115 km/h. Mais ce ne sont pas ces pointes qui constituent le danger. C'est plus les arbres, les pierres, les rochers et le vide. D'ailleurs, en 2015, une manche a été annulée au Colorado parce qu'un participant a perdu la vie en heurtant un arbre", confie-t-il.
Photo: Sven Martin
Malgré ces événements regrettables, Martin ne se focalise pas sur les dangers qu'il brave à chaque descente. "Je touche du bois et n'y pense pas quand je roule".
Affamé de victoires
Comme indiqué plus haut, le coureur professionnel a déjà un beau tableau de chasse. "J'ai été champion du monde junior en enduro en 2013. En 2014, j'ai pu participer au championnat avec les élites. J'ai terminé la saison à la 10e place au bout des 7 manches. Cette année, j'ai fini 6e avec les élites et en plus j'ai fait quelques compétitions avec les juniors, où j'ai gagné la Coupe du monde de descente et j'ai fini 2e des championnats du monde à Andorre".
Un palmarès impressionnant, mais Martin est loin d'être rassasié. Que du contraire d'ailleurs, ces succès semblent lui avoir ouvert l'appétit. "La saison prochaine, j'aimerais bien gagner une manche de la coupe du monde enduro avec les élites. Mon meilleur résultat à l'heure actuelle dans cette compétition est une 3e place. Etre sur la plus haute marche du podium, ce serait vraiment super".
(Si vous ne pouvez pas visualiser la vidéo ci-dessous sur votre smartphone, cliquez ici)
@ArnaudRTLinfo

