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Les héroïnes de la Résistance quittent l'ombre pour la lumière

Célèbres ou anonymes, les héroïnes de la Résistance, dont certaines payèrent de leur vie leur engagement, sont mises en lumière grâce à deux livres, sortis cette semaine en librairie en même temps que le film "Les Femmes de l'ombre", sur les écrans mercredi.

Monique Saigal, juive sauvée par une famille de "Justes" durant l'Occupation, a ainsi rencontré ces six dernières années dix-huit femmes de la Résistance et de la France Libre.

Au fil de ces entretiens, elle dessine de très beaux portraits de ces "Héroïnes françaises", (éditions du Rocher), dont certaines comme Lucie Aubrac sont décédées depuis.

Ces femmes ont su allier "Courage, force et ingéniosité", comme l'écrit Monique Saigal. Ainsi Maïti Girtanner, 85 ans, avait créé une teinturerie ambulante près de Nantes pour nettoyer, avant leur départ, les uniformes de sous-mariniers allemands où le nom de leur bâtiment était inscrit et tenir ainsi au courant les Anglais de leurs mouvements.

Pianiste de talent, elle joua également à Paris devant le général SS Karl Oberg, chef de la police allemande en France en échange ... de la libération des résistants. Arrêtée, Maïti Girtanner fut longuement torturée avant d'être délivrée par un coup de main de la Résistance.

Jeanne Bohec, 88 ans, "La plastiqueuse à bicyclette", avait rejoint Londres dès juin 1940. Première femme à être parachutée en France par le BCRA (Bureau central de renseignements et d'action de la France Libre). Instructrice en sabotage pour les FFI, elle a fait sauter une voie ferrée qui traversait la Bretagne en mai 1944.

Raymonde Tillon, 88 ans, jeune militante communiste, fut arrêtée en mars 1941, déportée à Ravensbruck puis dans une usine d'armements à Leipzig. Là, elle organise le sabotage des obus avec d'autres Françaises ou cache des juives.

Dans "La pierre qui parle" (éditions l'Esprit du Livre"), Marie Gatard, rend hommage aux agents de renseignements des services spéciaux. Sur le mur du mémorial de Ramatuelle (Var) sont gravés en lettres d'or les noms de 320 hommes et femmes, fusillés, pendus ou morts en camp de concentration.

Paulette Duhalde, morte à l'âge de 23 ans à Ravensbrück, dont le pseudonyme était "la Fée", transmit en 1941 à Londres pendant plusieurs mois des renseignements sur les mouvements de troupes allemands en Normandie. Arrêtée en 1942, d'abords enfermée à Fresnes, elle étonna même les officiers allemands par son comportement courageux.

En avril 1944, Marie-Louise Cloarec, Pierrette Louin, Eugénie Djendi et Suzanne Mertzizen sont parachutées en France occupée pour assurer les transmissions radios. Arrêtées quelques semaines plus tard, elles furent exécutés, probablement pendues, le 18 janvier 1945 à Ravensbrück.

(Monique Saigal, "Héroïnes françaises, 1940-1945", éditions du Rocher, 220 pages, 17 euros).

(Marie Gatard, "La pierre qui parle", éditions L'Esprit du livre, 155 pages, 20 euros).

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