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C’est ce vendredi qu’Alain Bashung sera enterré. L’occasion pour ses amis et ses fans de lui dire un dernier au revoir.
Même si nous savions tous qu’il était atteint d’un cancer… C’est avec peine et surprise que nous avons appris le décès de ce grand monsieur. Certains me diront, pourquoi un grand monsieur ? C’est vrai qu’il n’était pas Brel ou Brassens… Mais Alain Bashung était un vrai... Un vrai artiste : torturé, subversif, grande gueule, talentueux…Tellement talentueux.
Si sa musique ne vous touchait pas, si ses mots ne trouvaient aucune résonance en vous, il aura été de ceux qui sont restés. Une carrière de plus de 40 ans, des titres phares, des tubes même : « Ma petite entreprise », « Osez Joséphine », « Madame rêve »… Tous ces chefs d’œuvres l’auteur compositeur interprète ne les doit qu’à lui seul. A lui et à son incroyable feeling.
Si certains doutent lorsqu’on évoque Bashung dans le rock français, je leur répondrais ceci : Qu’est ce qui fait un bon rockeur ? L’amour pour cette musique ? Et bien Alain Bashung aimait cette musique. Fan de rock américain, il découvre les grandes figures : Buddy Holly, Elvis Presley, Gene Vincent…Il les aimait et les interprétait.
Bashung était aussi habitué aux échecs. Avant 1991 et son album « Osez Joséphine », un disque sur deux de Bashung est un échec commercial. C’est peut-être pour ça qu’il se tourna vers le cinéma.
Mais Alain Bashung est un homme de musique, il reviendra donc très vite dans les studios d’enregistrement. S’en suit une carrière que vous connaissez tous… Ne revenons pas dessus.
Je soulignerais seulement ses dernières récompenses. Il a été promu Chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 2009. Le 28 février dernier, il a remporté trois trophées lors des Victoires de la musique. Notamment celui de l'interprète masculin de l'année. Bashung a décroché une autre Victoire très prestigieuse, celle de l'album de chanson pour Bleu pétrole, et sa tournée a été désignée meilleur spectacle de l'année. Avec onze récompenses obtenues au total au cours de sa carrière, il est devenu l'artiste le plus primé. Ce sacre fut l'occasion de sa dernière apparition publique puisqu'il dut annuler ses derniers concerts dans les jours qui suivirent.
Jusqu’au bout !
Bashung était un battant, il ne s’est pas retiré de la scène à l’annonce de sa maladie. Il a continué à faire rêver ses fans, à les honorer. Ceux qui étaient à Liège « Aux Ardentes » l’année passé l’ont vu…Amaigri, presque méconnaissable, mais présent.
Ce week-end, un grand monsieur s’est éteint, un grand qui a influencé la jeune génération. Bénabar, Renan Luce, Raphaël… Tous évoquent un mentor, un symbole…
Si vous n’êtes pas triste, nous le sommes. Nous, les amoureux des notes, les complices de mélodies… Nous avons perdu Alain Bashung et, avec lui, c’est tout un mythe qui se meurt…
Pour lui rendre un dernier hommage, ses amis, ses proches, ses fans seront au Père Lachaise à Paris vendredi pour lui dire "Bashung rêve".
Maïté Warland
