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Yassine Abaaoud, un jeune frère d'Abdelhamid Abaaoud, a été condamné jeudi à deux ans de prison au Maroc pour "apologie du terrorisme" et "non-dénonciation de crimes terroristes", rapportent vendredi plusieurs médias, citant l'agence de presse officielle marocaine MAP.
Alors que tout le monde se demande si Younes Abaaoud, le plus jeune des frères Abaaoud, est rentré en Europe pour " venger son frère ", un autre frère, Yassine Abaaoud, vient lui d’être condamné pour "apologie du terrorisme" et "non-dénonciation de crimes terroristes". Yassine Abaaoud avait été arrêté en octobre dernier à son arrivée à Agadir, ville natale de son père, alors qu’il venait de se faire expulser de Turquie. Pour l’avocat marocain de Yassine Abaaoud, son client ignorait tout des projets de son grand frère quant aux attentats commis le 13 novembre à Paris. Argument principal: Yassine était déjà en prison au moment des faits. "Jugement clément" Au regard de la sévérité des jugements appliqués par les tribunaux marocains en matière de terrorisme, "ce jugement a l’air particulièrement clément" a réagi Nathalie Gallant, l’avocate du père d’Abdelhamid Abaaoud, qui précise ne pas avoir eu son client concernant cette récente nouvelle. Pour rappel, Abdelhamid Abaaoud, considéré comme l’organisateur des attentats de Paris, a été abattu par les forces de l’ordre lors du raid qui a eu lieu le 16 novembre dans la planque de Saint-Denis. Il était aux côtés de sa cousine Hasan Aït Boulahcen et un ami molenbeekois, Chakib Akrouh, tous deux tués également. Yassine Abaaoud désormais emprisonné au Maroc, seul Younes, le benjamin de la fratrie, est encore en liberté. Abdelhamid Abaaoud l’avait enlevé pour l’emmener en Syrie alors qu’il n’avait que 13 ans à l’époque. Le parquet de Bruxelles a récemment ouvert une enquête concernant l’éventuel retour de Younes en Europe pour, comme le disent plusieurs sources, "venger son frère".QUI EST ABDELHAMID ABAAOUD ? Le djihadiste belgo-marocain de 28 ans est mort dans le raid de Saint-Denis, le 18 novembre. Le gouvernement français l'a présenté comme "un des cerveaux" des tueries du 13 novembre, impliqué dans quatre des six attentats "évités ou déjoués" en France depuis le printemps. Son nom apparaît dans l'affaire du Thalys et dans le dossier de l'attaque déjouée d'une église de Villejuif par Sid Ahmed Ghlam. D'après le procureur français en charge de l'enquête, Abdelhamid Abaaoud et le kamikaze Chakib Akrouh projetaient de "se faire exploser le mercredi 18 ou le jeudi 19 novembre à La Défense". Les traces d'Abdelhamid Abaaoud ont été retrouvées sur une kalachnikov dans la voiture Seat louée par Brahim Abdeslam. Une de ses empreintes a par ailleurs été retrouvée dans une habitation située rue du Fort à Charleroi où auraient pu être préparés les attentats. Le djihadiste a été filmé, le soir des attentats vers 22H00, en compagnie de Chakib Akrouh, par une caméra dans le métro à Montreuil, près du lieu où la voiture Seat a été abandonnée. Le djihadiste belgo-marocain, surnommé Abou Omar al-Baljiki ("le Belge"), est né à Molenbeek. Il a fait la "une" des journaux belges en 2014, après avoir emmené en Syrie son propre frère Younès qui était alors âgé de 13 ans. Il a été ensuite à la tête de la cellule de Verviers qui a planifié des attentats déjoués en janvier 2015. Abdelhamid Abaaoud a été condamné par défaut le 29 juillet 2015 à Bruxelles dans le procès d'une filière syrienne à 20 ans de prison. Il a été condamné avec Salah Abdeslam en février 2011 à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nivelles pour deux vols commis en décembre 2010 à Ottignies et Rixensart.
