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Vacances avant l'heure dans les collèges et lycées: un peu plus de cours en juin

Les élèves de collège et seconde, souvent désoeuvrés en fin d'année, terminent les cours un peu plus tard dans le mois de juin que les années précédentes, mais sont loin d'avoir classe jusqu'en juillet, soulignent plusieurs acteurs de l'Education.

En 2008, le prédécesseur de Luc Chatel au ministère de l'Education nationale, Xavier Darcos, avait souhaité que le mois de juin ne soit pas perdu pour ces élèves.

Report d'une semaine des épreuves du baccalauréat, recul des dates des conseils de classe, surveillance des épreuves du bac par des non-enseignants, augmentation du nombre de centres d'examen, côtoiement des élèves avec ceux passant un examen dans les établissements où cela était possible, tel a été le dispositif mis en place partout en France en 2009 pour "reconquérir le mois de juin".

"Si on a +reconquis+ 10 jours, c'est bien le bout du monde", a déclaré à l'AFP Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération de parents d'élèves du public. Dix jours, c'est mieux que zéro, mais ce n'est pas 30!" a-t-il ironisé.

"Oui, la +reconquête du mois de juin+ est une réalité. Le troisième trimestre est plus long", a affirmé, de son côté Cécile Vignes, secrétaire générale de la Peep (deuxième fédération).

"Au lieu d'être libérés fin mai-début juin, les élèves de la voie générale le sont plutôt cette année autour du 11-12 juin", a estimé Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat de chefs d'établissement.

"Mais attention, certaines épreuves des bacs technologiques et professionnels, qui prennent beaucoup de temps, d'espace et de personnel, et des épreuves facultatives, débutent toujours aussi tôt", a-t-il tempéré.

Selon lui "les idées les plus absurdes, car pas réalisables, comme le côtoiement des élèves allant en cours et ceux passant un examen, ou la surveillance des examens par les non-enseignants, ont été abandonnées".

Interrogé, Jean-Michel Blanquer, directeur général de l?enseignement scolaire au ministère de l'Education, affirme que "15 jours ont été +reconquis+ pour la seconde, par rapport à 2008. Pour les collégiens, le mois de juin est +reconquis+ pour l'essentiel".

Au delà du bac, la plupart des acteurs s'accordent à dire que ce qui gêne le plus le fonctionnement des établissements en fin d'année, ce sont les procédures d'orientation des élèves: conseils de classe, affectations, rencontres avec les familles, commissions d'appel (passage anticipé, redoublement etc), inscriptions dans l'année supérieure.

Un calendrier "incompressible", qui prend "une vingtaine de jours", selon M. Tournier, et fait que des élèves "se retrouvent parfois sans professeur", explique Mme Vignes, lorsque celui-ci est appelé à siéger dans une commission par exemple.

Selon M. Blanquer, un calendrier "rigoureux" des conseils de classe a été établi et les procédures de dialogue avec les familles ont été anticipées pour avoir le moins possible de recours en appel.

Par ailleurs, fait remarquer Mme Vignes, "ce n'est pas parce que le troisième trimestre est rallongé que c'est efficace dans l'acquisition des connaissances, puisque ce trimestre est celui où on essaie de boucler le programme, souvent dans le stress".

Pour la FCPE, le sujet reste en chantier et doit être abordé par la conférence nationale sur les rythmes scolaires qui vient de s'ouvrir.

"De manière générale, reconquérir le mois de juin est chimérique", affirme M. Tournier. "On ne pourra aller au-delà, avec le mode actuel d'organisation" de la fin de l'année.

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