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Du reggae, du jazz, de la pop, des percussions... Nelson Mandela a inspiré des musiciens du monde entier qui l'ont accompagné à chaque étape de son parcours, des geôles de l'apartheid à la présidence sud-africaine.
"Asimbonanga. Asimbonanga' uMandela thina" . En 1987, les voix puissantes de Johnny Clegg et du groupe Savuka se lamentent en zoulou: "on ne l'a pas vu, on n'a pas vu Mandela". Cela fait 24 ans que le militant anti-apartheid croupit sous les verrous du régime ségrégationniste. Mais depuis quelques années, son nom est fréquemment associé à des mélodies qui résonnent aux quatre coins de la planète. Dès 1984, le chanteur britannique Jerry Dammers et son groupe Special AKA entonnent "Free Mandela" ("Libérez Mandela"), qui devient un tube. Même succès quatre ans plus tard pour "Gimme hope Jo'Anna" ("Donne-moi de l'espoir Jo'Anna") du chanteur de reggae Eddy Grant qui incarne la ville de Johannesburg et le régime raciste d'apartheid. Les artistes africains ne sont pas en reste: le Sénégalais You'ss n'Dour dédie un album à Mandela en 1985. En exil, le trompettiste de jazz sud-africain Hugh Masekela chante "Bring him back home" (ramenez-le chez lui)... Le 11 juin 1988, Dire Straits, Sting, George Michael, Eurythmics, Eric Clapton, Whitney Houston, Stevie Wonder, et tant d'autres, participent à un méga-concert en hommage à Mandela au stade de Wembley, à Londres. Retransmis dans 70 pays, il est suivi par plus d'un demi milliard de personnes. Sur scène, le groupe Simple Minds imagine "Mandela Day", le jour où le prisonnier 46664 sera enfin libéré, prophétie qui se réalise le 11 février 1990. Mais même libre, le monde de la musique continue de le suivre. En 1991, alors que Blancs et Noirs négocient d'arrache-pied les contours de la future Afrique du Sud, le chanteur de reggae Lucky Dube évoque dans "House of Exile" (la maison de l'exil) un "combattant" qui "rêve d'une nation libre où chaque homme serait égal face à la loi". "1,2,3,4,5,...27", le Malien Salif Keita égrène, lui, en 1994 les années de captivité de son "Mandela" et encourage: "Unissons-nous Noirs et Blancs pour arroser l'arbre qu'il a planté". La même année, Nelson Mandela est élu président lors des premières élections multiraciales du pays. Pour sa prestation de serment, sa compatriote Brenda Fassie interprète "My Black President" (mon président noir). A l'issue de son mandat, soucieux de ne pas s'accrocher au pouvoir, il passe les rênes et se consacre à de grandes causes. En 2003, pour la journée mondiale du sida, Bono mêle sa voix à des enregistrements de Mandela pour le titre "46664" son ancien matricule devenu le nom d'une campagne contre le VIH.
