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L'Ossétie du Sud commémore à son tour sa guerre contre la Géorgie

L'Ossétie du Sud, minuscule territoire du Caucase, commémorait à son tour samedi le début du virulent conflit qui l'a opposé à la Géorgie il y a un an, et a conduit au terme d'une brève guerre à la reconnaissance de son indépendance par son allié, la Russie.

Les célébrations dans la capitale Tskhinvali ont commencé vendredi soir par une veillée aux bougies, à l'heure (23H35 locales, 19H35 GMT) à laquelle avait commencé l'offensive géorgienne sur la ville il y a tout juste un an.

Les bougies étaient disposées sur des douilles d'obus autour de la fontaine de la place centrale. Des images de la guerre dans lesquelles revenaient fréquemment le président géorgien Mikheïl Saakachvili, des maisons détruites ou des vieilles femmes en larmes étaient diffusées sans son sur grand écran, tandis que des musiciens jouaient des mélodies mélancoliques.

"L'objectif de l'opération (géorgienne) était la destruction et l'exil du peuple sud-ossète", a ensuite lancé de la scène le président d'Ossétie Edouard Kokoïty devant plusieurs centaines de personnes recueillies, certaines visiblement très émues.

"Les combattants sud-ossètes ont courageusement fait échouer les projets de guerre-éclair préparés à Tbilissi. Les troupes russes sont arrivées à la rescousse de l'Ossétie du Sud et ont repoussé l'ennemi sanguinaire dans son repaire", a-t-il ajouté.

Les célébrations, prévues jusqu'à dimanche, se sont poursuivies samedi avec l'inauguration, dans une maison du centre-ville dont il ne reste que les murs, d'un "musée du génocide" par le président Kokoïty.

Y étaient exposés des photos du conflit (personnes blessées, bâtiments détruits), des objets familiers brisés lors des bombardements, des dessins et peintures anti-Géorgie ou pro-Ossétie et pro-Russie, des restes d'obus.

Selon le comité d'enquête du parquet russe, qui a rendu fin 2008 ses conclusions, la guerre a provoqué la mort de 162 civils et 48 militaires. Le parquet sud-ossète a indiqué vendredi qu'il préparait son propre rapport sur les événements.

Bien que le conflit ait démarré dans la nuit précédente, les autorités ossètes ont fait du 8 août 2008 la principale journée de commémoration de ces événements.

En Géorgie, l'essentiel des célébrations liées à la guerre avait eu lieu vendredi 7. Tbilissi considère que la Russie s'apprêtait ce jour-là à lancer une "attaque massive, coordonnée" contre la Géorgie et affirme n'avoir attaqué sa région séparatiste que pour parer à une "invasion russe à grande échelle", selon un rapport des autorités publié cette semaine.

L'Ossétie du Sud est l'une des principales pommes de discorde entre la Russie et la Géorgie, pays voisins, mais divisés sur nombre de sujets, en premier lieu les prétentions atlantistes et européennes de Tbilissi. Les tensions se sont à nouveau accrues ces dernières semaines.

Attendu un temps à Tskhinvali, le président russe Dmitri Medvedev devait finalement visiter samedi une base militaire à Vladikavkaz (Ossétie du Nord, Russie).

La brève guerre d'août 2008 avait conduit à la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, autre territoire séparatiste géorgien.

"La Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud le 26 août (2008) et la vie du peuple ossète a connu une coupure: avant et après ce mois d'août", a souligné vendredi M. Kokoïty.

Mais un an après, l'Ossétie conserve des stigmates évidents de la guerre: des villages du nord de Tskhinvali, où vivait jadis une population majoritairement géorgienne sont aujourd'hui déserts, leurs maisons rasées, leurs vergers abandonnés. Dans la capitale, les progrès de la reconstruction à grands frais promise par Moscou paraissent également modestes.

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