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Caen, Marseille, Angers, Strasbourg, et maintenant Nancy : la première tournée du groupe de rap "Sexion d'Assaut" tourne court avec douze concerts annulés en quelques jours, malgré les excuses du leader pour son dérapage homophobe, lors d'une conférence de presse mercredi.
Alors que tous les concerts du groupe étaient complets, une phrase du leader du groupe, Lefa, "on est homophobe à 100% et on l'assume", donnée lors d'une interview au magazine "International Hip-hop" en juin 2010, a suscité une vive polémique.
Mercredi, pour les organisateurs nancéiens, le producteur Label LN et la salle L'Autre canal, il n'y avait pas "l'ombre d'un doute".
"Nous ne partageons en aucune façon les propos et attitudes discriminatoires, et en particulier ceux tenus par le groupe Sexion d'Assaut", ont-ils déclaré pour expliquer leur décision d'annuler le concert qui devait avoir lieu le 31 octobre.
Plus tôt dans la matinée de mercredi, le groupe qui avait refusé de revenir sur ses propos mardi soir, à l'occasion d'un concert parisien, a finalement fait amende honorable lors d'une conférence de presse donnée à Nantes.
"J'ai utilisé un mot très lourd, très grave que je ne maîtrisais pas, j'ai vu que cela signifiait la haine et l'agressivité envers les homosexuels et je peux vous dire que ni moi ni aucun membre de Sexion d'assaut n'est homophobe", a déclaré Lefa.
"Ce que je voulais dire (dans l'interview polémique, ndlr) c'est que nous étions 100% hétéros, ce n'est pas quelque chose, l'homosexualité, sur lequel nous avons été amenés à réfléchir dans nos familles", a-t-il poursuivi.
Malgré son affirmation qu'il n'interpréterait plus sur scène certaines de ses chansons aux relents homophobes, écrites "il y a plus de 6 ans", quand "on disait beaucoup de conneries", le groupe voit tout de même les dates de sa tournée annulées les unes après les autres.
A Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours, le concert, qui devait se dérouler le 8 octobre à la salle l'Espace (1.200 places), n'aura pas lieu "pour protéger l'ordre public", a expliqué à l'AFP le premier adjoint au maire, Jean-Yves Couteau, chargé de la culture.
Pour les mêmes raisons, ajoutées à "des risques de manifestation", une dizaine d'autres salles de concert n'a pas souhaité la venue de Sexion d'Assaut.
Après la conférence de presse, le concert programmé à Saint-Herblain, près de Nantes, le 15 octobre, a néanmoins été maintenu, mercredi.
Mercredi soir, le conseil d'administration de la salle La Nef, à Angoulême, devait se réunir pour décider du maintien, ou non, du concert prévu dans la commune le 17 octobre.
Les dates de Bruxelles, le 2 novembre, et Paris, au Zénith, le 5 novembre, semblent, pour l'heure, maintenues.
